Restructuration chez ING: quel impact pour les clients ?
Pour les travailleurs d’ING, ce sont des journées d’angoisse: 3.500 emplois sont menacés en Belgique. Cependant, cette restructuration aura aussi des répercussions pour les épargnants et les investisseurs.
Quelles conséquences pour les épargnants ?
Jusqu’à présent, 100.000 euros de vos économies chez Record Bank et 100.000 euros chez ING sont garantis. La garantie de dépôt prévoit 100.000 euros par banque et par personne. Record Bank est à l’heure actuelle plus qu’une marque, c’est une banque à part. Si Record Bank cesse d’exister dans le futur en tant que société distincte, cela signifierait dès lors que seulement 100.000 euros par client seraient garantis pour tous les comptes auprès du groupe bancaire. En cas de compte commun, le montant sur le compte est divisé de manière égale entre les titulaires du compte. C’est une chose à garder à l’esprit.
Chez BNP Paribas Fortis, Fintro et Hello Bank, c’est d’ailleurs déjà ainsi. Vous devez faire la somme de vos comptes auprès de ces trois banques. Fintro et Hello Bank sont juste des marques, par le biais desquelles la plus grande banque de notre pays sert les jeunes (Hello Bank) ou désire s’adresser à des personnes de manière locale et à petite échelle (Fintro). Ne vous méprenez donc pas : seulement 100.000 euros de votre épargne sont garantis auprès de ces trois banques ensemble.
Peu importe si votre banque est sous la surveillance de la Belgique ou d’un autre État membre de l’Union européenne: la protection de votre épargne est la même. Cette garantie de dépôt est la conséquence d’une directive européenne. En Belgique, et dans la plupart des autres pays, les banques doivent progressivement mettre de l’argent de côté dans un fonds de garantie pour le cas où il y aurait des problèmes. En cas de faillite d’une banque belge, s’il y a trop peu d’argent dans le fonds de garantie, l’État belge doit avancer de l’argent de telle sorte que les clients lésés récupèrent leur argent dans un délai de 20 jours ouvrables.
La semaine dernière, la Deutsche Bank a causé des soucis aux épargnants et investisseurs. Deutsche Bank travaille depuis 2011 avec une licence bancaire allemande dans notre pays. En Allemagne, il y a, outre la garantie de dépôt ordinaire organisée par les autorités allemandes, un système de garantie volontaire de l’épargne que les banques allemandes organisent entre elles. Cette garantie représente, par client, maximum 20% des fonds propres de la banque qui fait faillite. Si vous n’avez tout de même pas confiance dans la capacité du système spécifique de garantie des banques allemandes à supporter une faillite d’une des plus grandes banques, il vaut alors mieux respecter le plafond de 100.000 euros par personne.
Quelles conséquences pour les investisseurs ?
Pour les personnes qui possèdent des actions, la restructuration chez ING est en principe une bonne affaire. En coupant dans les coûts, la banque sécurise la marge bénéficiaire. C’est la cynique logique boursière. La réaction initiale du cours était dès lors aussi positive. L’action a temporairement gagné plus d’1% lundi matin pour légèrement diminuer par la suite dans la journée.
Du fait de l’impact des taux d’intérêt historiquement faibles sur leur business modèle, les banques n’ont que deux options pour maintenir le bénéfice à niveau: travailler de manière plus efficiente ou facturer des frais plus élevés aux clients pour leurs services. Ces derniers mois, nous avons par exemple vu plusieurs banques belges augmenter les frais de dossiers de crédits. Mais les banques classiques ne peuvent pas trop augmenter les frais si elles ne veulent pas faire fuir leurs clients vers des banques (internet) moins chères. Le plan de restructuration est aussi présenté comme nécessaire pour préparer ING aux défis auxquels le secteur bancaire est confronté, comme la digitalisation.
ING a en outre confirmé son intention de payer un dividende en hausse aux actionnaires. Si le bénéfice augmente, la distribution de bénéfices aux actionnaires peut aussi augmenter. Immédiatement, toutes sortes de réactions politiques ont fusé. Ainsi, le président du PS Elio Di Rupo a dénoncé ce qu’il appelle des “licenciements boursiers”. Il observe qu’ING Belgique a versé 7,2 milliards d’euros en dividendes à la maison mère hollandaise au cours des dix dernières années.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici