Que nous réservent les Bourses en 2016 ?
S’ils continuent à prévoir une hausse des indices, la plupart des stratèges se montrent prudents en tablant sur des progressions limitées. Les investisseurs devront de plus redoubler de prudence face à une résurgence de la volatilité.
Bruno Colmant, Hans Bevers et Jérôme van der Bruggen, Banque Degroof Petercam
La reprise mondiale devrait se poursuivre à un rythme modéré sur fond de politique monétaire et budgétaire accommodante et de baisse des prix de l’énergie. L’économie chinoise montre des premiers signes d’amélioration après quelques mesures de relance. Malgré le relèvement des taux aux États-Unis, le premier depuis 2006, les conditions monétaires mondiales devraient rester très accommodantes. Alors que la Fed et la Banque d’Angleterre vont commencer à resserrer leur politique, la BCE, la Banque du Japon et la Banque populaire de Chine accentuent les mesures de relance monétaires. L’année financière qui s’annonce devrait marquer la prolongation des grandes tendances observées dans l’allocation d’actifs en 2015. Les taux d’intérêt devraient rester à des niveaux historiquement bas dans les pays développés. En conséquence, les rendements attendus sur les actions conservent leur attrait relatif dans un contexte global de croissance modérée. Les entreprises européennes bénéficient d’un environnement de taux bas, d’une croissance économique progressive et d’un affaiblissement de l’Euro par rapport aux principales devises étrangères. Ces éléments favorisent la reprise de la croissance de leurs bénéfices. Les actions américaines offrent un potentiel plus limité sous l’influence de facteurs inverses. Les actions des pays émergents devraient prester en ligne avec leur potentiel à long-terme, tiraillées entre la faible valorisation des cours de bourse et la dégradation continue des perspectives de bénéfices des entreprises de la région.
Christophe Donay, Pictet Wealth Management
Les incertitudes entourant le calendrier et l’ampleur du resserrement monétaire de la Fed, combinées aux déséquilibres créés par la désynchronisation des politiques monétaires des banques centrales, provoqueront un regain de volatilité sur les marchés financiers en 2016. Une diversification robuste sera donc d’autant plus importante. Nous prévoyons une hausse progressive à 2,7% des taux des obligations du Trésor américain à 10 ans d’ici la fin 2016 suite au resserrement de la politique monétaire. La croissance économique et la croissance des bénéfices des entreprises (que nous anticipons en hausse de seulement 5% pour le S&P 500 en 2016) manquant de momentum, et les valorisations se situant en zone d’excès, le potentiel de rendement des marchés actions des pays développés sera limité à environ 7 à 10% (dividendes compris). Les actions européennes devraient surperfomer les actions américaines, la reprise économique en zone euro étant moins avancée et la politique monétaire plus accommodante.
Tim O’Neil et Eric Lane, Goldman Sachs
Nos prévisions macroéconomiques pour 2016 sont globalement favorables. En Chine, la croissance ralentira sous l’effet de la transition du modèle économique vers la consommation intérieure mais devrait atteindre 6%. Aux États-Unis, l’économie apparait suffisamment forte pour absorber une hausse des taux tout en affichant une croissance de plus de 2%. En zone euro, la croissance devrait plafonner autour de 1,4% alors que la monnaie unique a atteint des niveaux planchers. La divergence des politiques monétaires entre la Réserve fédérale américaine qui relève ses taux et la Banque centrale européenne qui a augmenté son assouplissement quantitatif devraient conduire à davantage de volatilité sur les marchés financiers. Globalement, nous nous attendons à une seconde année de rendements modestes pour les actions et les obligations, soulignant la nécessité de stratégies alternatives et d’une sélection ciblée des titres.
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