Pourquoi les Bourses s’inquiètent !
La Banque centrale européenne n’a pas offert le réconfort escompté par les marchés, d’autant plus déçus que Mario Draghi s’est montré peu réceptif à leurs inquiétudes. Après la Banque du Japon, cela marque la seconde déception pour les investisseurs qui commencent à s’interroger sur le soutien des banques centrales.
Près de la moitié des économistes interrogés par l’agence Bloomberg tablaient sur la prolongation du plan d’assouplissement monétaire quantitatif de la Banque centrale européenne (BCE) dont l’échéance est actuellement fixée à mars 2017. La puissante institution basée à Francfort n’en a toutefois rien fait. Aucune décision n’a même été prise pour assurer que le programme actuel puisse être réalisé. Les rachats d’obligations souveraines ont ainsi déjà dû être suspendus en Estonie et au Luxembourg, faute de titres répondant aux règles actuelles.
Effets indésirables
Cela n’est que partie remise selon les économistes. Mario Draghi, Président de la BCE, a d’ailleurs indiqué que des comités étaient mis en place afin d’évaluer les mesures permettant de mener à bien le plan d’assouplissement actuel, voire de le prolonger. L’issue pourrait toutefois être moins ambitieuse que prévu jusqu’à présent par les économistes, la plupart ne s’attendant pas à ce que la BCE réduise ses rachats mensuels (80 milliards) avant l’automne 2017. L’agence Reuters souligne notamment que de plus en plus de membres modérés du Conseil des gouverneurs de la BCE partagent les inquiétudes des partisans de l’orthodoxie monétaire concernant les effets secondaires des QE. Les principales conséquences indésirables sont la formation de bulles sur les marchés, les pertes de revenus par les épargnants (notamment dans le cadre de la pension) et la baisse de la rentabilité structurelle des banques.
Dissensions parmi les argentiers
Un soutien moins ferme qu’attendu qui rappelle la dernière décision de la Banque du Japon fin juillet. Elle s’était contée d’une extension quasiment cosmétique de son plan d’assouplissement quantitatif alors que les économistes/marchés misaient sur des mesures bien plus ambitieuses au vu de l’évolution de l’économie nippone et des déclarations de Shinzo Abe, Premier Ministre japonais. Là aussi, le gouverneur Haruhiko Kuroda s’est attelé ensuite à rassurer mais sans parvenir à masquer les dissensions entre membres du Comité monétaire.
Des marchés accrocs
Rappelons que les plans d’assouplissement quantitatif ont largement servi les marchés financiers. Le rachat d’obligations souveraines et d’autres titres a augmenté la liquidité globale et fait chuter les taux à long terme. Cela a poussé les investisseurs à prendre davantage de risques, au point de voir apparaître la notion de titres “assimilables aux obligations” (bond proxies) qui recouvre notamment des actions offrant un rendement de dividende attractif dans le contexte actuel.
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