Pourquoi le mobile banking est-il plus populaire que le pc-banking ?
Le Belge fait de plus en plus souvent ses opérations bancaires via son smartphone. “Les épargnants préfèrent être une journée sans leur portefeuille que sans leur GSM”, constate Isabeau De Cleen, porte-parole chez AXA Bank.
Le smartphone est devenu incontournable dans notre société. Cela n’a également pas échappé aux banques. Elles investissent à fond dans des applications mobiles pour permettre au client de suivre sa situation financière et d’effectuer des paiements. Les clients entrent également de plus en plus souvent en contact avec leur banque via leur smartphone.
Chez AXA Bank, 3 millions de clients se sont connectés via leur smartphone en février. “Ils utilisent surtout l’app pour consulter leurs comptes. En deuxième lieu, on retrouve les transactions et en troisième, la consultation des investissements”, précise De Cleen. Chez AXA Bank, on n’est pas surpris par la popularité du mobile banking. “Le client a toujours son smartphone sous la main. L’appareil est bien plus important à ses yeux que son portefeuille. Ils préfèrent être une journée sans portefeuille que sans leur GSM. Il y a donc indubitablement beaucoup de demandes pour des solutions de paiement mobile”, ressort-il.
Les grandes banques doivent suivre
Toujours plus de clients désirent pouvoir régler leurs activités bancaires à tout moment et partout
Les grandes banques belges perçoivent aussi le succès du mobile banking. La banque d’Etat Belfius observe que cette tendance existe déjà depuis un moment. “En juillet 2014, nous comptions pour la première fois plus de connexions sur nos applications mobiles Belfius Mobile et Belfius Tablet que sur notre application de banque en ligne Belfius Direct”, explique Ulrike Pommee. Selon la porte-parole de Belfius, le basculement s’est produit en octobre 2016. Le nombre d’utilisateurs actifs des applications mobiles Belfius Mobile et Belfius Tablet a alors crû au-delà du nombre d’utilisateurs actifs de l’application de banque en ligne. La banque d’État comptait plus de 850.000 utilisateurs mobiles actifs en décembre 2016, dont 728.000 utilisateurs de smartphone et 145.000 utilisateurs de tablette. Le nombre d’utilisateurs PC actifs s’élevait alors à 769.000.
Les autres grandes banques confirment le succès des applications mobiles. “Depuis quelques années, il y a davantage de connexions via l’app que via Home’Bank”, témoigne Tiziana Rizzo, porte-parole chez ING. “Nos clients se connectent en moyenne six fois par semaine avec l’app, contre deux fois par semaine avec Home’Bank”.
KBC comptait 628.655 abonnés en décembre pour le mobile banking, 20% de plus que six mois plus tôt. “La croissance est certainement éloquente, notamment parce que la portée d’un smartphone est beaucoup plus grande”, selon Ilse De Muyer, porte-parole chez KBC.
Chez le leader du marché BNP Paribas Fortis, plus de 143 millions de sessions d’utilisateurs numériques ont été ouvertes en 2016 via smartphone pour régler des activités bancaires. 92 millions l’ont été par pc. “Toujours plus de clients désirent pouvoir régler leurs activités bancaires à tout moment et partout. Même si la banque en ligne via pc offre plus de possibilités”, explique Hilde Junius, porte-parole chez BNP Paribas Fortis.
Les apps doivent séduire le client
Dans la course pour attirer le client mobile, les banques mettent tout en oeuvre pour avoir une longueur d’avance sur la concurrence. Belfius a ainsi lancé, en décembre 2016, la possibilité de communiquer verbalement avec l’application. Les utilisateurs d’iPhone peuvent donner à l’application la mission de faire un virement via Siri. AXA Bank joue également à fond la carte de la numérisation. “Nous suivons les développements technologiques de près parce que nous désirons offrir à nos clients des solutions qui créent de la valeur ajoutée”, réagit De Cleen. AXA Bank cible principalement les investisseurs. “Investir devient de plus en plus important. Nous y accorderons par conséquent aussi de l’attention dans les prochaines versions de l’app”, ressort-il.
ING communique avoir aussi un certain nombre de projets dans le pipeline. “Nous planifions une prochaine extension de l’app, avec plus de possibilités pour l’achat de fonds, des communications automatiques et plus encore”, selon Rizzo. BNP Paribas Fortis n’a pas de grands projets en perspective, mais améliore continuellement l’application existante.
Alternative à la carte bancaire
La poursuite du déploiement du mobile banking est parfaitement en ligne avec celle des applications mobiles. Les grandes banques ont ainsi déjà lancé plusieurs alternatives à la carte bancaire. Le lancement d’Android Pay est l’une des dernières réalisations dans notre pays. D’ici fin mai, quasi tous les 750.000 clients de BNP Paribas Fortis ayant une carte de débit devront pouvoir utiliser l’application. KBC suivra plus tard. Chez Belfius, 5.000 utilisateurs d’Android pourront expérimenter le système tap&pay à partir d’avril, qui doit permettre le paiement sans contact avec smartphone.
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