‘Plus les riches deviennent riches, moins il y a de croissance’
Lorsque les 20% les plus aisés de la population deviennent plus riches, la croissance de l’économie ralentit. En revanche, lorsque les 20% les plus pauvres deviennent plus riches, la croissance économique est plus forte, ressort-il d’une étude du FMI.
Les inégalités croissantes au niveau des revenus grignotent la croissance économique. Selon une étude du Fonds Monétaire International, qui porte sur un échantillon de 156 pays, le produit intérieur brut (PIB) progresse moins (- 0,08 point) dans les cinq ans qui suivent une augmentation de 1 % de la part des revenus des 20 % les plus aisés. Par contre, une augmentation de 1 % de la part des revenus détenue par les 20 % les plus pauvres est associée à une croissance plus forte de 0,38 point.
Lorsque l’inégalité des revenus augmente, les familles les plus pauvres ont plus de mal à vivre en bonne santé et à investir dans l’éducation de leurs enfants. Ce qui joue des tours à la croissance économique d’un pays. Au contraire, lorsque ces familles peuvent investir dans le développement de leurs enfants, cela met la future productivité et la croissance économique d’un pays à l’abri. Lorsque la part la plus riche de la population accroît sa fortune, la croissance économique ralentit du fait que les plus nantis dépensent une plus petite partie de leurs revenus.
Une bonne éducation est cruciale
D’après le FMI, une bonne éducation est la solution pour bloquer l’inégalité croissante des revenus. L’étude souligne que les personnes bien instruites sont mieux payées que leurs collègues moins instruits. Selon l’organisation, c’est une des principales explications à la croissance des inégalités dans les pays avancés.
Les experts du FMI plaident pour un enseignement de qualité et pour l’élimination des barrières financières pour les étudiants qui veulent faire des études supérieures. “Les travailleurs dotés d’une formation supérieure peuvent mieux faire face aux changements technologiques qui augmentent la productivité”, écrit le FMI dans l’étude.
Une politique fiscale plus redistributive serait également une solution pour réduire les inégalités et donc pour augmenter la croissance économique. D’après l’étude, plus de pays devraient implémenter une fiscalité des revenus progressive, des mesures contre la fraude fiscale et une sécurité sociale ciblée. Et les régimes fiscaux qui ne peuvent bénéficier qu’aux super-riches – tels que les options sur actions – devraient disparaître si les pays veulent éliminer les inégalités.
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