Réforme des pensions : la cotisation obligatoire de 3% sera-t-elle suffisante ?

L’Arizona ambitionne de généraliser la pension complémentaire (deuxième pilier) à tous les salariés et agents contractuels du secteur public. D’ici 2035, les employeurs devront verser une contribution minimale de 3% du salaire de référence pour chaque travailleur. Comment cette mesure pourrait-elle être mise en œuvre ?
Face à un système de pension en crise, des nombreux experts avancent qu’il est important de se concentrer sur la gestion des capitaux de pension après la retraite. Ils plaident pour l’introduction d’une cotisation minimale obligatoire pour tous les travailleurs. Cette cotisation équivalente à minimum 3% du salaire de référence devra être versée par l’employeur. Bien que le gouvernement fédéral envisage une telle mesure depuis plus de dix ans, elle n’a pas encore été mise en œuvre.
Actuellement, la pension légale ne couvre en moyenne que 45% du dernier salaire perçu, un montant souvent insuffisant pour faire face aux dépenses, notamment en maison de retraite, selon PensioPlus, l’association des fonds de pension belges, citée par L’Echo. L’élargissement de la couverture du deuxième pilier envisagé par l’Arizona est perçu dans ce contexte comme une étape cruciale pour améliorer le système de pension belge et combler l’écart entre la pension légale et le coût réel de la vie après la vie active professionnelle.
30% des salariés n’ont de pension complémentaire
En janvier 2024, 30% des salariés ne disposaient pas encore d’une pension complémentaire via leur employeur, rapporte L’Echo. Parmi ceux qui en bénéficient, la dernière enquête d’Aon (Pension Survey 2024) consultée par le quotidien rapporte que la réserve moyenne acquise est de 24.644 euros. Toutefois, 50% des affiliés ont épargné moins de 3.586 euros. La situation est plus favorable pour les 56-65 ans avec une réserve moyenne de 63.624 euros. 59% de la population active est affiliée à un plan de pension complémentaire. Cependant, une majorité d’entre eux n’a que des “droits dormants”.
Le gouvernement a mandaté Sigedis pour analyser si une cotisation de 3% permettrait de constituer un capital de retraite significatif, informe L’Echo. Une simulation montre qu’une cotisation de 3% sur un salaire annuel de 50.000 euros correspond à une épargne de 125 euros par mois, jugée insuffisante par les experts. La généralisation du deuxième pilier représenterait, par ailleurs, un coût important pour les employeurs de 1,56 milliard d’euros, selon l’étude Sigedis de 2021.
Un rendement minimal
Les employeurs sont également tenus d’assurer un rendement minimal sur les cotisations versées, détaille le journal économique. Actuellement fixé à 2,5% pour 2025, il varie entre 1,75% et 3,75%. Pour garantir de meilleurs rendements, il est suggéré de privilégier des investissements en branche 23 (placements en actions et fonds de pension) plutôt qu’en branche 21 (placements garantis), ces derniers offrant des rendements plus faibles.
Dans le cadre de sa Pension Survey 2024, Aon a réalisé une simulation pour un cadre, un employé et un ouvrier entrés en service à 30 ans, sur base d’une évolution salariale et d’une carrière complète au sein de la même entreprise. Avec une cotisation de 3% sur toute une carrière (30-67 ans), un ouvrier accumulerait 113.046 euros, un employé 147.347 euros et un cadre 230.000 euros. Toutefois, en optant pour des investissements en branche 23, les montants seraient respectivement de 157.363 euros, 203.386 euros et 314.760 euros, soit une augmentation moyenne de 42%.
Une cotisation d’au moins 3% du salaire
Pour assurer un deuxième pilier solide, les experts recommandent une contribution dès le début de la carrière. Par ailleurs, la possibilité de percevoir sa pension complémentaire sous forme de rente plutôt qu’en capital fait débat. Actuellement désavantagée fiscalement, cette option pourrait être encouragée pour éviter l’épuisement des ressources à la pension.
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