Les systèmes de retraite fragilisés par le vieillissement et le travail “atypique”
Les régimes de retraite dans les pays développés doivent se réformer face au vieillissement accéléré de la population et à la multiplication des emplois atypiques – indépendants et temps partiels -, estime l’OCDE dans un rapport publié mercredi.
Alors qu’en 1980, on dénombrait deux personnes de plus de 65 ans pour 10 actifs, il y en a trois pour 10 aujourd’hui et il devrait y en avoir six pour 10 d’ici à 2060, précise l’Organisation de coopération et de développement économiques.
Face à cette évolution prévisible, elle appelle à poursuivre les réformes pour assurer la viabilité à long terme des régimes de retraite.
“On peut comprendre que certains pays souhaitent revenir sur certaines mesures impopulaires qui ont été adoptées dans un contexte de crise”, a expliqué lors d’une présentation à la presse Hervé Boulhol, économiste de l’OCDE spécialiste des retraites et du vieillissement démographique.
Mais il a mis en garde contre la tentation d’un relâchement financier car les correctifs adoptés “avaient souvent révélé des faiblesses qui sont structurelles et les mesures qui ont été prises visaient à faire face à des tendances de long terme, notamment démographiques, qui ne sont pas prêtes de s’arrêter”.
Au cours des deux dernières années, l’Italie, un pays qui vieillit vite et dont les pensions ont le “taux de remplacement” moyen le plus élevé par rapport aux salaires, a ainsi assoupli les conditions de préretraite et reporté à 2026 l’indexation de l’âge de départ sur l’espérance de vie pour certaines catégories de travailleurs.