Optimiser son budget: les Belges paient en moyenne 126 € en frais fixes en trop par mois

Optimiser mes frais fixes © getty
Muriel Lefevre

Malgré l’inflation persistante et la pression sur le pouvoir d’achat, les consommateurs belges continuent de perdre de l’argent là où ils pourraient facilement en économiser.

Dans un contexte où, selon la Banque nationale, près d’un Belge sur deux n’a pas pu épargner, optimiser ses frais fixes devient une nécessité plus qu’un luxe. Or, beaucoup ne chassent pas suffisamment les coûts inutiles. Par habitude ou par paresse, ils restent souvent auprès de la même banque, du même assureur, distributeur d’énergie ou opérateur télécom. Cette immobilité à une conséquence directe puisque la plupart des Belges paient trop de frais fixes par rapport à leurs besoins réels.

1 500 euros d’économies potentielles

C’est ce que révèle une étude menée par Peasy, plateforme de comparaison et de conseil financier, qui a analysé les dépenses fixes de 2 000 Belges : en moyenne, chacun paie 126 € de trop chaque mois sur des postes comme l’énergie, les télécommunications, les assurances ou encore les crédits hypothécaires. Concrètement, un foyer belge débourserait chaque mois 1 672,09 € pour ses frais fixes, là où une optimisation reposant sur une comparaison des différentes options disponibles permettrait de réduire cette facture à 1 545,69 €. À l’échelle d’une année, cela représente jusqu’à 1 500 € d’économies potentielles.

Fidélité aveugle, économies oubliées

Selon David Geerts, CEO de Peasy, le problème n’est pas tant le manque d’options compétitives que l’absence de réflexe de comparaison. « Les Belges sont très fidèles à leurs fournisseurs, parfois par confort, parfois par paresse. Ils deviennent des clients passifs et laissent filer des centaines d’euros chaque année », explique-t-il.Il pointe également un retard structurel: « Contrairement à nos voisins, la Belgique a raté l’essor des comparateurs numériques dans les années 2000. Là où un Français, un Allemand ou un Néerlandais compare systématiquement avant de signer un contrat, le Belge reste le plus mauvais élève d’Europe. »

« Ce retard s’explique en partie par le fait qu’en Belgique, il y a eu jusqu’à récemment encore relativement beaucoup d’agences bancaires comparé à nos voisins. Les courtiers, eux aussi, conservent souvent un ancrage très local. Il n’est pas rare d’en avoir un dans sa propre rue », ajoute-t-il.

Un service gratuit pour le client

Actuellement, deux à trois acteurs se partagent le marché des comparateurs en ligne en Belgique. Le business model est le même pour tous : le service est gratuit pour le client, et le comparateur perçoit une commission pour chaque nouveau client généré. Dans un souci de transparence, cette commission est le plus souvent indiquée. Les comparateurs couvrent environ 90 % des produits disponibles sur le marché, ce qui offre également un large éventail de possibilités. Le choix d’une offre plutôt qu’une autre repose sur jusqu’à 24 paramètres, et le prix n’est pas toujours déterminant. On prend aussi en compte la qualité du service, les garanties proposées et les plafonds éventuels. Sur la base de ces critères, un classement est établi. Il ne s’agit que d’une recommandation : le choix final revient toujours au client, qui est généralement redirigé directement vers l’assureur ou la banque.

Optimiser mes frais fixes: jusqu’à plus de 30 % d’écart sur certaines factures

Quoi qu’il en soit, passer en revue ses dépenses fixes n’est jamais une perte de temps. Toujours selon Peasy, ne pas comparer son assurance voiture fait perdre en moyenne 15,33 € par mois, l’assurance incendie 14,50 €, l’assurance solde restant dû 8,88 €, le crédit hypothécaire 20,03 €, l’énergie 34,19 € et les télécommunications 33,46 €. Ce sont là les économies moyennes constatées. Mais en pourcentage, les gains les plus importants concernent l’assurance incendie (–38,5 %), les télécommunications (–35 %) et l’assurance voiture (–23,2 %). Trois postes sur lesquels il est possible de réaliser de belles économies, à condition de comparer. D’autant que les assurés peuvent souvent renégocier à la baisse leurs contrats auto, incendie ou solde restant dû, sans perdre en niveau de couverture.

Le crédit hypothécaire, bien que représentant la plus grosse dépense, n’offre en revanche qu’une économie marginale (–1,6 %), ce qui est compréhensible compte tenu de la complexité du produit et des contraintes contractuelles. Cela dit, chaque dixième de point de pourcentage peut représenter une économie significative, ce qui justifie d’y accorder là aussi un peu de votre attention.

Selon David Geerts, les comparaisons les plus rentables – en termes d’économie et de facilité de changement – concernent les contrats d’énergie et de télécommunications, suivis des assurances auto et incendie. En d’autres termes : si vous ne devez commencer que par un poste, commencez par ceux-là.

À quelle fréquence comparer ?

Tous les postes de dépenses fixes ne doivent pas être revus avec la même régularité. Ainsi David Geerts recommande :

  • Une comparaison annuelle pour l’énergie et les télécommunications
  • Une comparaison tous les 1 à 3 ans pour les assurances
  • Une comparaison tous les 3 à 5 ans pour le crédit hypothécaire, selon les taux en vigueur.

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