Très loin de l’euphorie post Mario Draghi, Nyrstar a plongé de 27% alors que la chute du prix du zinc menace sa solvabilité à peine un an après une vaste opération de refinancement. Ventes d’actifs et augmentation de capital sont à nouveau au programme.
Des résultats décevants
Comme attendu, les activités de fonderie (transformation du minerai en métal de zinc essentiellement) ont connu un bon troisième trimestre. L’excédent brut d’exploitation (EBE = ebitda) a bondi de 83% à 75 millions grâce à l’amélioration des tarifs et surtout, à la hausse du dollar. Mais le pôle a très largement déçu alors que la perte EBE a triplé à 22 millions. Au total, l’EBE a plafonné à 47 millions contre un consensus de 88,5 millions soulignent les analystes de Degroof Petercam.
Pérenniser la société
Plus inquiétant, la dette nette a bondi à 841 millions et Nyrstar a indiqué avoir besoin de capitaux frais à peine un an après un vaste plan de refinancement impliquant émission d’obligations et augmentation de capital. L’opération était supposée pérenniser la structure financière de Nyrstar jusqu’en 2019. La chute des matières premières en a toutefois décidé autrement. Le prix du zinc a dévissé de près de 30% depuis début de mai malgré des prévisions plutôt optimistes il y a un an en raison de la fermeture de gisements miniers. Même la décision de Glencore de réduire d’un tiers sa production de zinc, soit 4% de la production mondiale, n’a pas débouché sur un redressement durable des prix en raison surtout de l’impact de la Chine dont le ralentissement de l’économie pèse sur la demande (mondiale) de métaux.
Augmentation de capital très dilutive
Bill Scotting, nouveau CEO de Nyrstar, souligne que Nyrstar vendra (ou arrêtera) certains de ses actifs miniers -à des prix sans doute bradés au cours actuel du zinc- et envisage une augmentation de capital. Le montant n’est pas encore connu mais l’impact sur le titre pourrait être important au vu de la capitalisation boursière de Nyrstar qui a fondu un peu plus d’un demi-milliard.
