Si les économistes se montrent prudents quant à la réussite de la politique de la BCE, les marchés baignent en pleine euphorie depuis l’annonce du plan d’assouplissement quantitatif de la banque des banques en zone euro.
L’euro dévisse
La monnaie unique a atteint ce vendredi midi des plus bas depuis 11 ans à 1,11 dollar, accélérant sa chute depuis que la BCE a dévoilé son QE. Les injections de liquidités vont en effet se traduire par une hausse de l’offre d’euros alors que la demande est en baisse à la suite de la décision de la Banque nationale suisse d’abandonner son taux plancher (ce qui l’obligeait à acheter des euros contre des francs suisses). S’ils estiment quasiment unanimement que l’euro devrait continuer à rester faible durable par rapport au dollar, les stratégistes estiment toutefois que la chute a été trop rapide jusqu’à présent de 13,39 en mai à 1,11 désormais.
Taux
Après une réaction mesurée ce jeudi, n’ayant pas permis d’effacer le rebond des jours précédents, les taux ont véritablement plongé ce vendredi. Sur la dette souveraine (principale cible des rachats de la BCE), le taux à 10 a chuté à 0,38% en Allemagne, 0,64% en Belgique (le plus abs a été atteint mi-janvier à 0,58%) ou 1,34% en Espagne. Même le taux grec baissait à 8,78% malgré la perspective d’une sensible victoire de la gauche radicale aux élections de dimanche. Les achats de la BCE à partir de mars devraient continuer à déprimer davantage les taux.
Actions
Les Bourses se sont envolées en zone euro même si l’on épinglera qu’en dollars, elles ont en fait stagné, les indices gagnant ce que l’euro a perdu. De nombreux spécialistes, dont des opposants au QE comme Axel Weber (ancien patron de la Bundesbank et Président de UBS), estiment que les achats massifs d’obligations par la BCE pousseront les capitaux vers les actions. Étant donné l’absence d’interventions directes en Bourse de la BCE (ou d’un fonds de pension public comme au Japon), l’évolution n’est pas toutefois mécanique et les investisseurs garderont d’autres éléments à l’oeil comme l’évolution des bénéfices des entreprises européennes.
