Bientôt des portefeuilles d’investissement entièrement gérés par des algorithmes ? Les Belges semblent y croire. D’après le dernier baromètre des investisseurs d’ING, près d’un investisseur sur deux estiment que la gestion des fonds sera totalement automatisée par l’intelligence artificielle dans le futur.
L’IA va-t-elle aussi tuer les gestionnaires de fonds ? Près de la moitié des investisseurs belges pensent que oui. C’est ce que révèle le dernier baromètre des investisseurs de la banque ING. Selon les résultats de l’étude, plus de 4 investisseurs belges estiment que la plupart des fonds seront entièrement gérés par l’IA d’ici dix ans.
Rôle grandissant
L’étude montre clairement que l’IA s’impose de plus en plus dans le monde de l’investissement. “C’est très frappant”, estime Peter Vanden Houte, économiste en chef chez ING Belgique. Une personne interrogée sur cinq par la banque dit en effet avoir déjà demandé des conseils à des outils d’intelligence artificielle tels que ChatGPT ou Copilot. Près d’une personne sondée sur quatre ne l’a pas encore fait, mais envisage de le faire prochainement. Surtout, 31 % des investisseurs pensent que les gestionnaires de fonds utilisant l’IA obtiendront de meilleurs résultats que ceux qui ne s’en servent pas.
“Il est clair que l’IA jouera également un rôle de plus en plus important dans la gestion des fonds. Plusieurs études ont déjà montré que l’IA peut en effet apporter une aide certaine à la gestion et même l’améliorer. Mais cela ne signifie pas nécessairement que les gestionnaires humains seront complètement mis hors-jeu à l’avenir. Dans certaines situations, ces derniers sont clairement meilleurs”, analyse Peter Vanden Houte.
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Cryptos et actions
L’étude révèle également des différences générationnelles et de genre. L’IA est particulièrement appréciée par les jeunes investisseurs, notamment pour repérer des actions prometteuses ou des opportunités en crypto-monnaies.
Les femmes, de leur côté, se montrent légèrement plus confiantes que les hommes face aux prévisions boursières générées par l’IA. “Mais cela vaut aussi pour les conseils donnés par un conseiller humain, précise Peter Vanden Houte. Nous savons, d’après les précédents baromètres, que les femmes qui investissent ont généralement moins confiance en leurs propres connaissances financières, et qu’elles accordent donc plus de valeur aux conseils extérieurs, qu’ils proviennent d’un expert ou d’un outil d’IA.”
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Les limites de l’automatisation
Si la plupart des investisseurs se montrent ouverts à l’IA, il existe toutefois des différences en ce qui concerne le type de conseils en matière d’investissement que l’on recherche. “En matière de fiscalité, d’immobilier, de planification de la succession ou de décisions d’investissement à long terme, le conseiller humain reste clairement le premier choix de tous les investisseurs”, souligne Peter Peter Vanden Houte. En somme, l’intelligence artificielle séduit de plus en plus les investisseurs belges, mais elle renforce aussi la nécessité de filtrer. Autrement dit, de pouvoir faire la part des choses.
Car, aussi performante soit-elle, l’IA est tout autant biaisée que nous le sommes…