Les victimes du franc suisse
Le bond du franc suisse est évidemment une mauvaise nouvelle pour les groupes (exportateurs) helvétiques mais pas seulement. Panorama européen.
DSM perd plus de 100 millions
Le groupe chimique néerlandais produit notamment des vitamines en Suisse et subirait un manque à gagner (annualisé) de 5 à 6 millions à chaque recul de 0,01 de la parité euro/franc suisse. La chute de la semaine dernière réduit ainsi son excédent brut d’exploitation de plus de 100 millions (par an), soit près de 10% du résultat 2013.
En Belgique : GBL, Recticel, Resilux
La holding GBL a dépensé 2 milliards en 2013 pour racheter 15% du groupe suisse SGS, leader mondial de l’inspection. Albert Frère a toutefois fait une bonne affaire ces 5 derniers jours, la chute de SGS en Bourse de Zurich (-11%) restant inférieure à l’appréciation du franc suisse (+16%).
Recticel est exposé au travers de sa division literie avec des marques comme Superba ou Swissflex. Toute la production n’est toutefois plus réalisée en Suisse, le groupe ne comptant que 2,1% de ses employés en Suisse.
Pour Resilux, cela monte à 17%, le groupe ayant noué un important partenariat avec le groupe suisse IPS pour de nouvelles applications des emballages en PET et disposant d’une usine de préformes (et bouteilles). Au total, elle représentait en 2013 9% de sa production de préformes alors que la Suisse n’absorbe que 6% de ses ventes, laissant une production à exporter qui va être affectée par le renchérissement des coûts.
Les banques actives en Europe de l’Est
Le franc suisse a été utilisé dans de nombreux pays d’Europe centrale et de l’Est (Autriche, Pologne, Hongrie, Croatie…) ces dernières années pour l’octroi de prêts à faibles taux. En Hongrie, le secteur a déjà dû essuyer d’importantes pertes l’année dernière à la suite de la conversion forcée des prêts en devises étrangères. Désormais, cela pourrait s’étendre à d’autres pays, une mauvaise nouvelle pour les banques autrichiennes (dont Eerste Bank et Raiffeissen), largement exposées sur leur marché domestique et en Europe de l’Est, et polonaises. KBC ou BNP Paribas pourraient également subir des (légères) pertes liées à leurs activités locales.
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