Les majors pétrolières sans défense désormais
Total ou Royal Ducth Shell sont parvenus à afficher des profits en baisse limitée (12%-14%) au premier semestre malgré la chute de moitié du prix du baril de Brent. Le recul de la volatilité des cours du brut et des marges de raffinage les exposent désormais pleinement à la baisse continue du prix du pétrole, menaçant le précieux dividende.
Le pétrole continue de baisser
Selon Total, le baril de Brent a côté en moyenne 57,8 dollars au premier semestre, un niveau plus guère atteint depuis la mi-juillet, soit au tout début du troisième trimestre. Le prix du pétrole continuera donc de peser sur les résultats, le groupe pétrolier français estimant qu’une variation de un dollar au niveau du prix du Brent a un impact de 170 millions de dollars sur son bénéfice, soit 1,3% de son profit 2014.
Un cours trop stable
Assez paradoxalement, les grandes compagnies pétrolières européennes apprécient la volatilité des cours du brut dont elles profitent au travers de leurs activités de trading. Selon l’agence Bloomberg, BP emploi ainsi 3 000 personnes dans ses salles de trading, ce qui lui avait notamment permis d’empocher un profit de 500 millions de dollars au premier trimestre 2009, une performance rééditée début 2015 selon le Directeur financier de BP. Les activités de trading de BP, Total et Royal Dutch Shell traitent au total 15 millions de barils de pétrole et produits raffinés chaque jour selon les estimations. Les principales sources de profits sont la volatilité des cours et le contango (prix pour livraison future supérieur au cours actuel). Depuis début août, la volatilité s’est toutefois amenuisée, le prix du Brent oscillant invariablement autour de 50 dollars si l’on excepte un repli momentané jusqu’à 43 dollars. Par ailleurs, BP a annoncé dès fin avril qu’il allait réduire ses stocks (23 millions de barils en moyenne au premier trimestre) au vu de la réduction du contango.
Rechute des marges de raffinage
Selon les données de Total, les marges de raffinage ont sextuplé en Europe au premier semestre à près de 7 dollars par baril, permettant au groupe français d’afficher un profit multiplié par 3 à 2,4 milliards de dollars dans la division (40% du profit du groupe). Les données quotidiennes de Neste Oil laissent apparaitre une poursuite de la hausse à plus de 12 dollars en août mais depuis c’est la dégringolade à la suite notamment de la forte hausse des exportations de diesel par la Chine. Ce vendredi 16 octobre, la marge de raffinage n’était ainsi plus que de 4,59 dollars, un recul qui risque fort de se poursuivre alors que les stocks de produits distillés sont au plus haut selon les données compilées par l’agence Bloomberg.
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