Les dés sont jetés pour Nyrstar
Selon MetalBulletin, les premières négociations entre producteur et fondeur de zinc ont abouti à une baisse de 15% des tarifs de référence pour le traitement des minerais de zinc. Pour Nyrstar, la question de la rentabilité est plus prégnante que jamais.
Après 5 années de pertes, Nyrstar espérait sans doute enfin renouer avec les profits en 2017 alors qu’il se débarrasse de ses activités minières à problèmes, boucle la rénovation de son important site de Port Pirie en Australie et compte profiter du bond du prix du zinc (+63% en un an). Les groupes miniers, qui ont largement soutenu le prix du zinc en réduisant leur production, entendaient toutefois se servir en premier. Ils ont ainsi abordé les négociations annuelles avec les fondeurs de minerai en métal avec d’importantes revendications.
Chute des tarifs, “métal gratuit” sauvé
Selon MetalBulletin, Korea Zinc -qui négocie traditionnellement le premier tarif de référence- a concédé une baisse de 15% des frais de traitement à 172 dollars la tonne tout en renonçant aux mécanismes de participation à la hausse du prix du zinc. Au cours actuel du métal, le tarif 2016 est en effet de 269 dollars, soit une chute de 36%. Les annonces de baisse de la production de Korea Zinc et de fonderies chinoises ont toutefois permis au groupe coréen de sauver le principe du “métal gratuit” selon Metal Buleltin. Concrètement, les fondeurs ne paient que 85% du métal contenu dans les minerais alors qu’ils en récupèrent davantage, 96,5% dans le cas de Nyrstar.
Nouvelle perte en vue
Pour le groupe belge, la pilule risque toutefois d’être difficile à digérer. À 172 dollars la tonne, Nyrstar subirait une baisse de 18,5% de ses frais de traitement (211 dollars réalisés en 2016), soit une perte de 70 millions ou 36% de son excédent brut d’exploitation. Le “métal gratuit” écoulé plus cher ne compensera que très partiellement cette perte, d’autant si on y ajoute l’impact de la hausse du coût de l’énergie, la baisse du prix de l’acide sulfurique (important co-produit) et l’augmentation des amortissements en raison des investissements des dernières années. Sur une base opérationnelle, Nyrstar risque donc fort de subir une sixième perte annuelle consécutive en 2017.
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