Le bitcoin plus cher que l’or: “Ce n’est rien de plus qu’un système pyramidal”
La monnaie numérique bitcoin était évaluée à 1.275 dollars vendredi dernier, une valeur record. C’est également davantage que le prix d’une once troy d’or (31,1034768 grammes). Tout le monde n’est pourtant pas conquis par cette monnaie virtuelle.
La valeur du très volatile bitcoin a déjà augmenté de plus d’un tiers cette année. Cette volatilité est justement l’un des principaux inconvénients de la monnaie numérique. Environ une heure avant la hausse de vendredi matin, la monnaie valait encore 15 dollars de moins. Un investisseur attentif peut de la sorte gagner rapidement beaucoup d’argent.
Le bitcoin est un objet d’investissement demandé, du fait qu’il y a beaucoup d’incertitude politique et économique dans le monde. À cet égard, les investisseurs spéculent sur un assouplissement des règles pour le bitcoin par le nouveau président américain Donald Trump.
Système pyramidal
Une devise dont la valeur peut soudainement s’effondrer ou quadrupler est inutilisable en tant que moyen de paiement
Selon Dan McCrum, journaliste au Financial Times, il est dès lors impossible de considérer le bitcoin comme un moyen de transaction valable. “Tant que nous traitons le bitcoin comme un investissement, nous ne pouvons pas parler de monnaie. Une devise dont la valeur peut subitement s’effondrer ou quadrupler est inutilisable en tant que moyen de paiement”, estimait-il plus tôt dans l’année dans une opinion controversée.
Selon le journaliste, le bitcoin a toutes les caractéristiques d’un système pyramidal. “Un afflux constant de nouveaux utilisateurs en augmente le prix. Ils sont attirés par la promesse que d’autres suivront leurs traces”, affirme le journaliste. “La valeur finale du bitcoin, au bout du compte, est la même que pour tous les autres investissements dans des systèmes pyramidaux: 0 dollar.”
Pas sans danger
La Cour européenne de justice a jugé en 2015 que l’unité monétaire numérique est un moyen de paiement légal. Malgré cet arrêt, beaucoup de risques sont liés aux monnaies numériques, font savoir la Banque Nationale et la FSMA. Les institutions soulignent ainsi que le bitcoin n’est en aucune manière comparable à de la monnaie électronique.
“Contrairement à ce qui prévaut pour la monnaie électronique, il n’existe pas pour l’argent virtuel de garantie légale qu’il puisse être échangé directement à sa valeur initiale.”, indique une des mises en garde. Ensuite, les deux instances soulignent que personne n’est obligé d’accepter un paiement au moyen d’argent virtuel.
Le moyen de paiement électronique existe depuis 2009 et il ne fait pas l’unanimité. Le bitcoin est également abondamment utilisé par les criminels, surtout parce qu’il permet l’anonymat complet des paiements. Selon Philippe de Koster, le responsable de la cellule anti-blanchiment, le bitcoin est le moyen de paiement par excellence des organisations terroristes.
Au cours de la commission d’enquête sur les attentats du 22 mars, il a exprimé ses inquiétudes: “la Belgique ne dispose pas de la plateforme reconnue pour la conversion des bitcoins, les Pays-Bas et le Luxembourg bien. Un Belge en possession de bitcoins passe donc par le Luxembourg ou les Pays-Bas pour les échanger.” Et c’est là que se situe le problème selon lui. “La cellule anti-blanchiment belge est aveugle et entièrement dépendante du Luxembourg ou des Pays-Bas. Si un terroriste potentiel passe par exemple par le Luxembourg, je ne peux qu’espérer que les services luxembourgeois me transmettent l’information.”
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