Près d’un Belge sur trois envisagerait la rémunération en temps réel. Quelle est cette forme de salaire encore méconnue ?
La rémunération en temps réel permettrait de recevoir son salaire juste après la prestation de travail. Une formule qui permet de ne plus attendre la fin du mois. Selon une enquête commandée par le développeur de logiciels RH Prato, un tiers des Belges serait prêt à opter pour ce mode de paiement innovant.
Jeunes et travailleurs en titres-services
Ce serait surtout les travailleurs sous titres-services qui se montrent particulièrement convaincus, avec 70,7 % d’adhésion au principe. Pour ce groupe, la possibilité de percevoir leur salaire immédiatement procure non seulement un sentiment de sécurité, mais permet également une meilleure gestion financière au quotidien.
Toujours selon Prato, les jeunes travailleurs, notamment ceux de moins de 34 ans, sont eux aussi réceptifs aux avantages de cette forme de rémunération. Ils sont 44 % à être partisans de cette forme de paiement, contre seulement 20 % chez les plus de 55 ans. Une exception notable toutefois. Parmi les retraités employés sous le régime des flexi-jobs ils sont 30,4 % à préférer recevoir leur salaire immédiatement.
Réduction du stress et satisfaction au travail
Le principal avantage cité par les sondés est la sécurité qu’offre un versement immédiat : être payé juste après avoir travaillé garantit que le salarié reçoit rapidement ce qui lui est dû. Pour 13 % des répondants, cela permettrait aussi une meilleure planification financière et une réduction du stress, particulièrement chez les jeunes (17,1 %). La satisfaction au travail semble également améliorée pour plus de 11 % des participants, avec un sentiment de reconnaissance immédiate.
Cependant, la rémunération en temps réel ne fait pas l’unanimité. Près de 26 % des sondés craignent un manque de discipline financière, redoutant de dépenser leur salaire dès sa réception, ce qui pourrait les priver d’une vue d’ensemble sur leurs finances mensuelles. Les jeunes générations semblent particulièrement préoccupées par cette question, puisqu’ils sont 32 % exprimant cette crainte. Un sondé sur cinq estime que cette forme de paiement pourrait ajouter une couche de complexité administrative, notamment sur le plan fiscal. Un constat qui renforce encore l’idée que si la Belgique souhaite s’engager plus efficacement sur la voie d’une rémunération flexible un meilleur cadre législatif s’impose. “La technologie est déjà à notre disposition : les moteurs salariaux comme Earnie sont capables de traiter les salaires en temps réel. On n’attend plus qu’une chose : que les responsables politiques donnent leur feu vert à la rémunération en temps réel. Nous sommes persuadés que de nombreux travailleurs y auraient recours », estime ainsi Joris Peumans, CEO de Prato.
Une adoption en fonction des besoins
Si la rémunération en temps réel était plus largement disponible, un quart des répondants affirment qu’ils y recourraient uniquement en cas d’urgence ou de besoin exceptionnel, tandis que 23,9 % envisageraient de l’utiliser plus régulièrement selon leurs besoins financiers. Seule une minorité (11 %) se montre intéressée par un usage fréquent, et encore moins par un paiement immédiat systématique (6 %).
On notera aussi que les hommes (22,5 %) seraient plus enclins que les femmes (12 %) à opter pour un paiement immédiat et régulier.
Bien que la rémunération en temps réel ne soit pas encore un critère décisif pour la majorité des travailleurs dans le choix d’un employeur, elle pourrait devenir un avantage compétitif à l’avenir. Près de 28 % des jeunes travailleurs, 68,8 % des employés en titres-services et 43,9 % retraités sous contrat flexi-job y verraient un critère de choix important. De quoi faire de la rémunération en temps réel un levier stratégique dans la guerre des talents, alors que les entreprises cherchent à se différencier par des avantages novateurs en matière de rémunération.
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