La Chine fait trembler le secteur automobile
Chute des ventes, guerre des prix, enquêtes à répétition et dévaluation du yuan, l’eldorado automobile chinois s’est transformé en enfer qui pourrait coûter très cher aux constructeurs occidentaux.
Dépréciation du yuan
La décision de Pékin de dévaluer de 2% la valeur du yuan en dollars plombait le secteur automobile européen à la mi-séance. Volkswagen chutait ainsi de plus de 3% bien que le leader européen et en Chine ait déclaré qu’il n’était que peu exposé aux aléas des taux de change. Cette dévaluation a toutefois cristallisé les inquiétudes.
Recul des ventes, chute des prix
La principale crainte tient à l’évolution des ventes de voitures en Chine, premier marché mondial. Elles ont chuté de 6,6% en juillet pour atteindre leur plus bas niveau en 17 mois. Ford évoque désormais même un recul sur l’ensemble de 2015, ce qui serait une première depuis 1998, alors qu’il était encore question de croissance de 7% ce printemps. Ce net ralentissement des ventes dans un secteur marqué par des coûts fixes élevés (développement de nouveaux modèles et des lignes de production) débouche sur une guerre des prix. Selon le portail Autohome, des centaines de modèles sont désormais bradés avec des ristournes de plus de 30%. Cela s’ajoute aux baisses de prix, notamment pour les pièces détachées, décidées dans le sillage d’enquêtes des autorités chinoises.
Accrocs aux profits chinois
La Chine est devenue un important contributeur aux bénéfices des constructeurs automobiles occidentaux. Selon les analystes, Volkswagen réalise ainsi plus de la moitié de son bénéfice net en Chine en incluant les co-entreprises locales et les exportations de véhicules de luxe (Porsche). Dans le cas de General Motors, BMW ou Daimler, la part de l’ex-Empire du Milieu dans les profits oscille entre 30% et 50%. En France, Peugeot concédait l’année dernière réaliser une marge opérationnelle de 7% en Chine et des pertes ailleurs dans le monde.
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