La Banque mondiale sème le doute
Relégué au second de l’actualité économique en Belgique par Delhaize ce mercredi, le net abaissement de ses prévisions économiques par la Banque mondiale est loin d’être anodin pour les investisseurs.
La Banque mondiale a abaissé hier sa prévision de croissance pour l’économie mondiale de 3,2% à 2,8%, sensiblement inférieure à la prévision rabotée début mai de l’OCDE qui tablait encore sur une croissance de 3,4%. La Banque mondiale explique sa prudence par les tensions en Ukraine et le faux-départ de l’économie américaine (recul de 1% en rythme annualisé du PIB au premier trimestre) qui en devrait croître que de 2,1% cette année contre une précédente estimation de 2,8%. L’institution se montre par contre confiante pour la Chine, deuxième économie mondiale derrière les États-Unis, misant sur une croissance de 7,6% alors que la plupart des observateurs estime que le pays ne parviendra pas à atteindre son objectif de 7,5%.
Bien que la Banque mondiale se soit montrée plutôt confiante dans ses commentaires épinglant l’impact de la météo glacial en début d’année aux États-Unis et prévoyant une accélération à 3,4% en 2015, le rapport a inquiété les marchés. Une croissance de 2,8% de l’économie mondiale cette année serait synonyme de simple stabilisation par rapport à 2013 alors que la croissance était encore de 3,7% en 2011.
Les investisseurs comptaient toutefois sur l’accélération de l’économie mondiale cette année pour doper les profits et ainsi justifier les niveaux de valorisation. On constate ainsi que la hausse prévue des bénéfices a déjà été fortement rabotée depuis le début de l’année: de 14% à 8% pour le Stoxx 600 en Europe et de 10,5% à 7,6% pour le S&P 500 aux États-Unis.
Cédric Boitte
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