Droits de succession : les Belges ne veulent absolument pas d’une augmentation de l’impôt sur la mort

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Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Alors qu’ils sont d’accord de payer davantage de taxes environnementales, à peine 22 % des Belges pensent qu’une augmentation des droits de succession est une bonne idée pour renflouer les caisses de l’Etat, selon le dernier baromètre des investisseurs de la banque ING.

Le message est on ne peut plus clair. Si le gouvernement doit augmenter les impôts pour renflouer les caisses de l’Etat, pas question de toucher aux droits de succession. C’est ce qu’indique le dernier baromètre des investisseurs d’ING. En marge de la formation de la future coalition, la banque a interrogé les répondants sur les mesures budgétaires. Il ressort du sondage que l’impôt sur les successions reste “manifestement très impopulaire”, commente la filiale belge du groupe bancaire néerlandais.

Plus précisément : si près de deux tiers des personnes interrogées par la banque pensent que les droits de succession réduisent les inégalités dans la société, 38 % d’entre elles ne sont pas du tout de cet avis. Si de nouvelles baisses d’impôt devaient voir le jour, 63 % des investisseurs belges pensent que le gouvernement devrait réduire les droits de succession. Seule une réduction de l’impôt sur le revenu suscite un encore plus d’enthousiasme (66 %). 

Grosse aversion

En réalité, note ING, “l’aversion pour les droits de succession est très profonde”. Même s’il s’agit d’un des impôts qui, selon la science économique, dit-elle, a le moins d’effet de distorsion sur la croissance économique, 37 % des sondés par la banque pensent qu’une augmentation des droits de succession est économiquement une moins bonne idée qu’une augmentation de l’impôt sur le revenu. 

A l’inverse, 67 % des investisseurs estiment que les personnes qui souhaitent procéder à des donations de sommes importantes à leurs enfants devraient pouvoir le faire sans payer d’impôt. Cette affirmation est davantage approuvée par les Francophones (74 %) que par les Néerlandophones (63 %). Les femmes (70 %) y sont également plus favorables que les hommes (66 %). 

Bref, “le fait qu’après un décès, il faille encore payer des impôts est perçu comme injuste par beaucoup de gens”, note Peter Vanden Houte, économiste en chef d’ING Belgique.

Fiscalité verte

Si une taxation plus élevée des revenus de l’épargne et des produits d’investissement n’est guère plus populaire, une augmentation de la fiscalité verte a par contre visiblement davantage la cote. Si cela dépend des investisseurs belges, en cas de nouveaux impôts, des taxes environnementales plus élevées devraient être envisagées en premier lieu. Selon le baromètre d’ING Belgique, plus de la moitié des investisseurs sont de cet avis. 

Explication, selon Peter Vanden Houte : “Les taxes environnementales sont celles qui semblent poser le moins de problèmes aux investisseurs, car les gens peuvent modifier leur comportement pour éviter de les payer. La question est de savoir si cela sera encore le cas si, par exemple, la mobilité devient nettement plus chère en raison de taxes plus élevées sur les combustibles fossiles”, conclut l’expert d’ING.

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