Le président du CD&V, Sammy Mahdi, a proposé de mettre fin à la déductibilité fiscale pour l’adhésion à un syndicat. La CSC, principal syndicat du pays, a réagi avec “fureur” vendredi à cette “attaque”. Pour le secrétaire général de la FGTB, Bert Engelaar, ce serait une manière de “s’en prendre aux syndicats” et de rompre le dialogue social.
Le parti souhaite supprimer la déductibilité fiscale des cotisations versées aux syndicats, aux organisations patronales et aux clubs d’affaires afin d’économiser plus de 100 millions d’euros, selon un article paru vendredi dans le journal Het Nieuwsblad. La cotisation syndicale n’est déductible que pour ceux qui déclarent leurs frais professionnels réels dans leur déclaration d’impôt sur le revenu et qui n’optent pas pour les frais professionnels forfaitaires.
Un signal politique mal perçu par les syndicats
Le syndicat chrétien souligne que 99% des travailleurs affiliés ne font pas usage de cette déductibilité fiscale. La CSC est “furieuse et extrêmement inquiète” car, selon elle, le président du CD&V ferme les yeux sur l’importance d’un dialogue social fort.
“Les syndicats font obstacle au gouvernement Arizona, c’est évident. Et maintenant, ils veulent s’en prendre aux travailleurs. Le CD&V emboîte ainsi le pas à la N-VA, qui avait déjà lancé la même proposition”, a fustigé Ann Vermorgen, la présidente de la CSC.
À ses yeux, le parti flamand délaisse de la sorte 3 millions de syndicalistes à travers le pays. La présidente du syndicat place ses espoirs dans les socialistes de Vooruit, l’autre parti au pouvoir du côté néerlandophone, qui entretiennent des liens historiques avec la FGTB. “J’espère que Vooruit continuera à se soucier des travailleurs et ne suivra pas cette voie.”
Ann Vermorgen propose également d’explorer d’autres pistes fiscales pour renflouer les caisses, prônant une nouvelle fois une fiscalité plus juste, et évoque “les milliards de subventions accordées aux entreprises”.
“Une nouvelle attaque contre les travailleurs ne fera qu’accroître les tensions sociales dans notre pays. Est-ce vraiment ce que souhaite Sammy Mahdi ?”, s’interroge-t-elle.
Une mesure perçue comme idéologique
Pour Bert Engelaar, les cotisations syndicales relèvent de la même catégorie de déductions que, par exemple, les frais de restaurant, les frais de réception, les cadeaux d’affaires et les séminaires à l’étranger. “Ces déductions sont-elles justifiées ? Offrent-elles une valeur ajoutée ? Sammy Mahdi n’est certainement pas intéressé par les réponses à ces questions, il veut “harceler les syndicats” et rompt le dialogue social”, dénonce le secrétaire général de la FGTB.
Selon lui, les syndicats défendent justement “les personnes vulnérables que le gouvernement vise”, comme les demandeurs d’emploi ou les malades. Il se demande aussi si Sammy Mahdi ne cherche pas à “détourner l’attention de l’absence de mesures” visant à rendre la fiscalité plus équitable.
La FGTB, tout comme la CSC, souligne l’importance sociale des syndicats. Une incitation fiscale à l’adhésion syndicale est donc justifiée, estime l’organisation socialiste.
“Ceux qui lancent des ballons remplis d’air chaud doivent veiller à ce qu’ils ne leur éclatent pas au visage”, conclut le secrétaire général du syndicat.
Suivez Trends-Tendances sur Facebook, Instagram, LinkedIn et Bluesky pour rester informé(e) des dernières tendances économiques, financières et entrepreneuriales.