La fraude à l’investissement se classe parmi les formes spécifiques d’escroquerie les plus répandues en 2024, révèle le dernier rapport de la CTIF qui a reçu plus de 90.000 déclarations de soupçon l’an dernier.
L’essor de la criminalité financière se confirme. C’est ce qui ressort du nouveau rapport de la Cellule de traitement des informations financières (la CTIF). L’an dernier, la cellule qui traque l’argent sale en Belgique a reçu un total de 91.487 déclarations de soupçon, contre 79.211 en 2023, soit une hausse sensible de plus de 15 % sur un an.
Au départ de ces 90.000 dénonciations, dont l’essentiel proviennent des établissements de crédit et des établissements de paiement, la CTIF a transmis 1.347 nouveaux dossiers aux autorités judiciaires, portant sur un total de 1,96 milliard d’euros. En y ajoutant les rapports complémentaires liés à des affaires déjà connues, ce sont au total 3.054 déclarations de soupçon qui ont servi à alimenter la justice, pour un montant cumulé de 2,3 milliards d’euros.
Fraude à l’investissement
A l’instar des années précédentes, l’escroquerie reste l’infraction la plus importante en termes de dossiers transmis l’an passé. Avec comme particularité que la fraude à l’investissement se classe parmi les formes spécifiques d’’escroquerie les plus notables en 2024, indique la CTIF qui souligne que le montant moyen des dossiers a considérablement augmenté par rapport aux années antérieures : “Cette hausse du préjudice financier, et par conséquent du montant à blanchir dans les dossiers liés à l’escroquerie analysés par la CTIF témoigne de l’évolution et de la complexité croissante de ce phénomène”, indique le rapport.
Si les techniques d’escroquerie de masse restent d’actualité (amour simulé, promesses d’enrichissement, phishing, ransomware, fraude au président), les criminels les ont quelque peu délaissées au profit d’approches plus ciblées, notamment via les réseaux sociaux. “Les victimes potentielles sont attirées par des annonces en ligne promettant des investissements lucratifs ou sont contactées directement par des centres d’appels proposant des opportunités d’investissement attrayantes, souvent liées aux crypto-monnaies ou à d’autres devises”, précise encore la CTIF.