Fin du ticket de caisse en France : qu’en est-il en Belgique ?

Le ticket de caisse n’est plus systématique en France depuis ce 1er août. Il faudra explicitement le demander pour l’obtenir.

Dans le but de lutter contre le gaspillage de papier, le gouvernement français a pris la décision de supprimer l’impression systématique des tickets de caisse à partir de ce 1er août. Le client qui fait ses courses en France devra expressément demander un ticket, imprimé ou dématérialisé. Car d’autres supports sont aussi proposés comme les tickets électroniques envoyés par e-mail, SMS ou code QR. Cette mesure devait initialement entrer en vigueur dès le 1er janvier de cette année, mais elle a été reportée à plusieurs reprises suite à la hausse des prix.

Cette mesure vise à lutter contre le gaspillage des 30 milliards de tickets imprimés chaque année. Soit 150 000 tonnes de papier par an ou plus de 10 000 rouleaux de papier par hypermarché (l’équivalent de 750 kilomètres).

Quelques exceptions tout de même

  • Pour les achats de biens soumis à une période de garantie légale. Un reçu physique doit toujours être imprimé, par exemple pour un nouveau smartphone ou un lave-vaisselle.
  • L’addition des restaurants et hôtels. Le secteur de l’hôtellerie et de la restauration continuera également à imprimer des tickets, car ces reçus servent souvent de preuve des dépenses pour pouvoir être remboursé ou pour la TVA.
  • De plus, les services coûtant plus de 25 euros devront également être accompagnés d’un reçu papier.

Pas une bonne idée pour tout le monde

Certaines organisations de consommateurs craignent que les clients ne puissent facilement vérifier leurs achats et payent trop souvent un prix erroné. Ensuite, il sera peut-être plus difficile de se faire rembourser certaines choses. Enfin le stockage numérique des tickets de caisse peut aussi poser des problèmes en ce qui concerne la vie privée.

Et en Belgique ?

Environ 5 milliards de tickets sont imprimés chaque année en Belgique. Depuis 2020, la possibilité d’une “interdiction totale” du ticket de caisse est envisagée, suite à une proposition de résolution du Sénat envoyée aux différents gouvernements du pays. Cette proposition évoquait une éventuelle application pour fin 2022. Mais on est déjà mi-2023 et la mesure n’est pas appliquée de manière homogène.

L’impression automatique du ticket de caisse prend fin ce jeudi 10 août en Wallonie

Cette nouvelle réglementation est mise en place suite à la publication au Moniteur belge, le 31 juillet, du décret wallon relatif aux déchets, à la circularité des matières et à la propreté publique, auquel l’article 29 relatif aux tickets de caisse est rattaché. Ce décret a été voté au parlement wallon le 9 mars dernier. Dès ce jeudi, les tickets ne devront plus être imprimés par défaut dans les commerces wallons. Les clients pourront toujours recevoir ce justificatif s’ils en font la demande. Des exceptions sont prévues. Le ticket de caisse devra être distribué, notamment dans l’Horeca, pour les produits disposant d’une période de garantie légale ou en cas de prestations de services de plus de 25 euros. Une période transitoire est prévue pour permettre aux commerces de se mettre en règle. Le cabinet de Céline Tellier précise que la fin de cette période est encore en discussion avec le secteur. Comeos, la fédération belge du commerce, s’occupe notamment de la communication de cette nouvelle réglementation auprès de ses membres.

A Bruxelles, les discussions sont moins avancées puisque le sujet n’aurait même encore jamais été évoqué.

En Flandre, le ministre de l’Environnement, Zuhal Demir (N-VA), a demandé que l’on étudie les éventuels bénéfices environnementaux de cette mesure.

Si la législation se fait attendre, certains supermarchés tels que Delhaize et Lidl proposent déjà des reçus numériques. Le groupe Colruyt propose également le format électronique pour les achats en ligne.

La suppression du ticket répondrait aussi à des préoccupations de santé publique puisque selon une étude menée par des chercheurs de l’université de Grenade, la moitié des tickets français contiennent du bisphénol A, un perturbateur endocrinien.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content