Comment les Wallons gèrent-ils leur argent? Ce que votre province dit de vos habitudes financières

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Portefeuille- Belga © Getty Images
Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

Investir, épargner, ne rien faire? Quand il s’agit de toucher à leurs économies, tous les Wallons n’adoptent pas le même comportement… Une nouvelle étude d’ING révèle des différences marquées entre les provinces.

Dans le nord du pays, les citoyens s’intéressent de plus en plus aux marchés financiers et n’hésitent pas à investir en Bourse. Dans le sud, les Wallons se montrent plus frileux: seuls 30% osent franchir le pas, contre 47% des Flamands. Pourtant, ils sont aussi plus nombreux à vouloir planifier activement leur avenir financier. Comment expliquer ce paradoxe?

« Les Wallons gardent une certaine appréhension vis-à-vis de l’investissement boursier, souvent liée à des idées reçues », observe Vincent Juvyns, expert en investissement chez ING. Pas moins de 58% considèrent la Bourse comme un « casino » et redoutent de perdre leur argent, tandis que 45% estiment qu’il faut disposer d’un capital important pour se lancer. Mais derrière ces chiffres globaux, les habitudes diffèrent fortement d’une province à l’autre. Tour d’horizon.

Liège, une épargne plus fragile

À Liège, les citoyens semblent souffrir d’une plus grande fragilité financière. Alors qu’en moyenne, deux Belges sur trois disent mettre de l’argent de côté chaque mois, très peu de Liégeois parviennent à se constituer de réelles économies. Sans compter leur manque de préparation à la retraite, qui accentue davantage cette fragilité.

L’enjeu majeur, selon l’étude, serait de mettre en place des programmes d’éducation financière ciblés, afin d’accompagner le citoyen vers une meilleure gestion budgétaire.

Hainaut, très peu de planification

Dans le Hainaut, les citoyens partagent avec Liège ce manque de planification financière. Et même si la situation y est moins critique en matière d’épargne, la province présente les mêmes fragilités : peu de préparation à la retraite et faibles économies.

L’enjeu majeur serait de développer des outils éducatifs pour encourager cette planification. « Il est crucial de mettre en place des programmes accessibles pour aider ces citoyens à bâtir une épargne et à envisager leur retraite avec plus de sérénité. L’éducation financière n’est pas un luxe, mais une nécessité », explique Vincent Juvyns.

Brabant wallon, plus actifs en Bourse

À proximité de la capitale, on ose davantage, révèle l’étude. Ainsi, 52,5% des habitants du Brabant wallon déclarent investir ou avoir déjà investi, ce qui en fait la province wallonne avec le taux le plus important. Mais seuls 21% des habitants considèrent pourtant leurs connaissances financières comme “bonnes”.

L’enjeu majeur serait d’approfondir davantage les connaissances des investisseurs. Car s’ils osent faire des placements, certains manquent encore de bagages éducatifs.

Namur, de faibles connaissances mais le goût du risque

Les Namurois se distinguent par une double réalité : d’un côté, ils sont nombreux à déclarer manquer de réelles connaissances financières, tout en sollicitant rarement leur banquier. De l’autre, ils n’ont pas peur d’investir dans le private equity, un type d’investissement pourtant jugé complexe et risqué.

L’enjeu majeur serait de fournir un encadrement adapté, qui combine éducation financière avec un accompagne spécifique pour « les citoyens prêts à explorer des avenues d’investissement plus sophistiquées », ajoute Vincent Juvyns.

Luxembourg, des bases à consolider

Les habitants de la province du Luxembourg manquent clairement de connaissances en matière de finances et d’économies, selon l’étude d’ING. Ils ont quelques notions, mais à peine de quoi gérer leur budget.

L’enjeu majeur serait de renforcer les fondamentaux et les concepts de base en offrant des outils et des informations claires et accessibles.

Et à Bruxelles?
Dans la Région de Bruxelles-Capitale, les habitants se montrent particulièrement proactifs dans la gestion de leur avenir financier: 70% des Bruxellois disent investir. Les Bruxellois consultent par ailleurs de multiples sources d’information financière et affichent la plus grande diversification dans leurs portefeuilles d’investissement. Toutefois, ils surestiment plus souvent leurs connaissances, ce qui peut entraîner des décisions risquées.
L’enjeu mareur serait de fournir des outils éducatifs fiables et objectifs afin de limiter les risques.

Entre manque de connaissances, de planification et une certaine fragilité financière, chaque province révèle ses propres défis en matière d’économie et d’investissement. Mais en observant les enjeux, un point commun se dégage: le besoin d’investir dans l’éducation financière, qui reste la clé pour aider les citoyens à mieux préparer leur avenir.

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