Un marché de 10.000 milliards de dollars: les femmes, l’angle mort de la finance en Europe

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Ilse De Witte Journaliste chez Trends Magazine

En Europe, les femmes contrôlent déjà près d’un tiers du patrimoine financier. D’ici 2030, elles en détiendront près de la moitié. Une évolution majeure qui oblige le secteur de la gestion de fortune à revoir ses codes, sous peine de passer à côté d’une opportunité estimée à 10.000 milliards de dollars.

Les femmes acquièrent progressivement une part croissante des fortunes mondiales mais surtout du pouvoir décisionnel sur celles-ci. Or, selon une étude du cabinet de conseil McKinsey, les conseillers financiers parviennent moins facilement à établir une relation avec les femmes fortunées qu’avec les hommes.

1. Quelle part du patrimoine européen est aujourd’hui entre les mains des femmes ?

MCKINSEY. « En 2023, les femmes en Europe contrôlaient 6.600 milliards de dollars, soit un peu moins d’un tiers du patrimoine. D’ici 2030, les femmes de l’Union européenne devraient détenir environ 11.400 milliards de dollars, ce qui représentera 47 % de l’ensemble des actifs financiers.

Les femmes fortunées sont beaucoup moins enclines que les hommes à collaborer avec des conseillers financiers. Actuellement, environ 53 % du patrimoine détenu par des femmes n’est pas encore géré, contre 45 % pour les hommes. La réduction de cet écart représentera, à l’horizon 2030, une opportunité de 10.000 milliards de dollars. »

2. Comment le secteur financier réagit-il à cette tendance ?

MCKINSEY. « Le secteur doit encore reconnaître les objectifs et les préférences spécifiques des femmes. La plupart des institutions financières leur proposent des offres pratiquement identiques à celles qu’elles utilisent depuis des décennies pour les hommes. Or, les intérêts, les objectifs et les caractéristiques des femmes fortunées diffèrent fortement de ceux de leurs homologues masculins »

3. Que veulent les femmes ?

MCKINSEY. « En Europe, la proportion de femmes se sentant à l’aise pour prendre des décisions financières est passée de 45 % en 2018 à 67 % en 2023. Cette confiance accrue s’accompagne d’une plus grande sensibilité aux coûts.

Les femmes changent plus facilement de conseiller lorsqu’elles estiment que celui-ci ne répond pas suffisamment à leurs besoins. En Europe, les trois principales raisons d’insatisfaction sont la qualité de la relation client, le rapport qualité-prix et l’indépendance du conseil. »

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