“Sell in May and go away !” : pourquoi le célèbre dicton boursier fait son come-back
Après avoir quelque peu perdu de sa superbe ces dernières années, le vieil adage “Vendez en mai et partez !” est de retour sur les marchés. L’expert financier Michel Ernst explique pourquoi.
En quoi consiste concrètement cette stratégie «Sell in May and go away» ?
Elle est basée sur la sous-performance historique supposée des actions au cours de la période de mai à octobre, après le paiement des dividendes, la plupart étant payés en mai, après les assemblées générales, et avant les mois plus calmes d’été. Mais cette stratégie est souvent suivie de “L’effet octobre”, également cité par certains investisseurs qui craignent une baisse des marchés ce mois-là, suite aux krachs historiques de 1929, 1987 et 2008…
Pourquoi a-t-elle perdu de sa validité ces dernières années ?
Outre une volatilité plus marquée durant ces dernières décennies, on remarque aussi qu’il y a de moins en moins de “saisons” en Bourse. La mondialisation des transactions et l’interconnectivité des marchés financiers font que les marchés boursiers internationaux sont littéralement ouverts 24 heures sur 24 et presque tous les jours, l’intensité des transactions est donc à peu près la même tous les mois. Avec toutefois, hors événements exceptionnels (problèmes géopolitiques, interventions des banques centrales, OPA…), certains pics d’activité tels que la publication des résultats trimestriels des sociétés et notamment de celles qui dorénavant “font” la Bourse, comme les actions des géants technologiques et en particulier les fameux “7 Magnifiques” !
Comment expliquer son retour en grâce actuel ?
Durant les dernières années, à l’exception des creux de mars-avril 2020 (début de la pandémie) et de 2022, la tendance boursière est clairement haussière. Les marchés sont portés par la résilience des économies (malgré l’inflation, la guerre en Ukraine, etc.), des résultats de sociétés restant majoritairement supérieurs aux attentes et un espoir de baisses des taux, l’inflation étant progressivement sous contrôle. Sans oublier évidemment l’énorme “boost” apporté par le développement de l’intelligence artificielle et les impacts supposés très positifs pour de très nombreux secteurs… Mais cette tendance positive des marchés boursiers laisse aussi craindre, à un moment donné, un retour de flammes car “les arbres ne montent pas jusqu’au ciel”. Et donc l’adage “sell in May…” ressort opportunément actuellement…
S’il faut «quitter» la Bourse en mai, à quel moment de l’année faut-il alors revenir ?
Comme signalé ci-dessus, il n’y a plus vraiment de “bonne” ou “mauvaise” période pour investir en bourse. D’ailleurs des études ont démontré que les meilleures performances à terme sont liées au fait de rester investi en bourse, sans faire du trading, donc en évitant des allers-retours en essayant d’acheter au plus bas et vendre au plus haut ce qui relève la plupart du temps de la chance plutôt que la maîtrise du timing… A cela s’ajoute enfin un conseil qui reste plus que jamais d’actualité, celui de bien diversifier son portefeuille, tout en n’hésitant pas à sur-ou sous-pondérer certains secteurs selon l’évolution des cycles économiques.
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