Les premiers signes de démence pourraient se détecter dans vos finances

La démence, en constante progression dans nos sociétés vieillissantes, demeure un défi de santé publique majeur. Pourtant, les premiers signes de la maladie pourraient être observés bien avant les symptômes cognitifs évidents, et ce, là où on les attend le moins : dans la gestion des finances personnelles. C’est ce qu’une récente étude relayée par CNN met en lumière.

Des chercheurs de la Réserve fédérale de New York, ayant analysé des données issues des rapports de crédit américains et de Medicare, ont découvert que, dans les cinq années précédant un diagnostic de démence, les scores de crédit moyens d’une personne peuvent commencer à se détériorer, tandis que les retards de paiement augmentent, rapporte CNN.

Les retards de paiement, plus qu’un simple oubli

« Les effets financiers néfastes des troubles de mémoire non diagnostiqués exacerbent la pression financière déjà importante que subissent les ménages au moment du diagnostic », écrivent les chercheurs. « Au-delà de la susceptibilité aux retards de paiement, les premiers stades de la maladie d’Alzheimer et des troubles apparentés peuvent affecter les ouvertures de nouveaux comptes, l’accumulation de dettes, l’utilisation du crédit et/ou la répartition des crédits. »

Ces conclusions font écho à celles d’une étude réalisée en 2020 par la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health. Cette découverte est cruciale. Elle illustre comment des changements subtils, souvent perçus comme des erreurs mineures, pourraient alerter les familles et les professionnels de santé bien avant que des pertes de mémoire ou des troubles cognitifs flagrants n’apparaissent.

Les retombées de ce phénomène sont aussi économiques. Un individu en difficulté financière avant un diagnostic de démence pourrait accumuler des dettes, mettre en péril son patrimoine et devenir plus rapidement dépendant de systèmes d’aide publique ou familiale.

L’importance d’un dépistage précoce

Les conclusions des chercheurs mettent en lumière l’urgence de développer des outils de surveillance et de prévention. En identifiant des signaux financiers comme indicateurs précoces, il est possible d’intervenir rapidement pour réduire les impacts économiques et améliorer la qualité de vie des patients. En pratique, cela pourrait impliquer une collaboration plus étroite entre les institutions bancaires, les assurances et les professionnels de santé. Par exemple, un suivi proactif des anomalies financières pourrait alerter les familles ou les tuteurs légaux, ouvrant la voie à des diagnostics plus rapides.

Avec une population vieillissante, la Belgique n’échappera pas à une augmentation des cas de démence dans les années à venir. Si les finances personnelles deviennent un outil de détection précoce, cela impose aussi de réfléchir à des mécanismes de soutien pour les individus et leurs familles.

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