Près de 124.000 milliards de dollars vont changer de mains dans le cadre du « grand transfert de richesse » mondial. Et près de 70% de cette somme colossale reviendront… aux femmes. Mais ce basculement historique révèle un paradoxe : malgré cet héritage massif, elles investissent beaucoup moins que les hommes.
Le gestionnaire d’actifs Capital Group a interrogé 600 particuliers fortunés en Europe, en Asie et aux États-Unis. Cette enquête montre que les femmes hésitent à investir, qu’elles sont moins enclines à solliciter un conseil financier via les canaux traditionnels d’information et qu’elles regrettent souvent par la suite de ne pas avoir investi une part plus importante de leur héritage.
« La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour investir », estime Alexandra Haggard, responsable des services de classes d’actifs pour l’Europe et l’Asie du Sud-Est. « À mesure que se déroule la Great Wealth Transfer, la gestion de patrimoine doit s’adapter à l’influence croissante des femmes. »
Mais dans les faits, les femmes investissent une part plus faible de leur héritage que les hommes (26 % contre 36 %), placent une plus grande proportion sur un compte d’épargne (14 % contre 11 %) et dépensent davantage de l’argent hérité.
Autre mauvaise nouvelle pour le secteur financier traditionnel : les femmes sont deux fois plus susceptibles de chercher des conseils en investissement sur les réseaux sociaux et auprès des finfluencers. Elles croient aussi davantage que les hommes que l’intelligence artificielle (IA) et d’autres technologies amélioreront le conseil financier.
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Comment cela se passe ?
Lorsqu’elles bénéficient d’un héritage, les femmes sont moins enclines que les hommes à investir cet argent. Elles ont également moins recours aux conseils financiers traditionnels. En revanche, elles prennent davantage leurs informations via les réseaux sociaux, révèle une étude de Capital Group.
« Les femmes se montrent étonnamment réticentes à investir leur héritage », observe l’étude. Pour les gestionnaires de patrimoine et les conseillers traditionnels, il s’agit d’une mauvaise surprise, car on estime, à l’échelle mondiale, que 124.000 milliards de dollars devraient changer de mains dans le cadre de ce que l’on appelle le « grand transfert de richesse » (Great Wealth Transfer), et les femmes devraient hériter de près de 70 % de ce montant.
Le cabinet de conseil McKinsey avait déjà averti que le secteur financier n’était pas préparé à cette transmission massive de richesses. Et surtout qu’il ne disposait pas de services ni de produits adaptés à ce groupe croissant de femmes fortunées.