Une vieille loi contraint les banques à réduire certains taux d’épargne
Une vieille loi fixe un maximum à la prime de fidélité. Un maximum atteint aujourd’hui par une petite dizaine de produits.
C’est une vieille loi qui était un peu oubliée, mais qui pourrait énerver certains détenteurs de comptes d’épargne, car elle obligerait quelques banques du pays à réduire leur prime de fidélité sur certains livrets.
C’est De Standaard qui a levé le lièvre : une loi qui date d’une trentaine d’années fixe en effet un taux maximum à la prime de fidélité des livrets d’épargne réglementés. Cette prime ne peut pas dépasser la moitié du taux des opérations principales de refinancement auquel les banques se financent auprès de la Banque centrale européenne. On examine ce taux deux fois par an, le 10 juin et le 10 décembre, et les banques sont obligées, pour le semestre qui suit, de respecter cette limite.
Limite atteinte
Aujourd’hui, les primes de fidélité les plus élevées sont aux alentours de 1,75%-1,80%. Le 10 juin, le taux de refinancement de la BCE était à 4,25%. Les banques étaient dans les clous, puisque pour ce second semestre 2024, le taux limite de la prime de fidélité était de 2,125%.
Mais entretemps, la BCE a abaissé ses taux, et le taux de refinancement est désormais à 3,40%. Cela signifie que la limite, pour le premier semestre 2025, est de 1,70%.
Les banques qui ont des livrets qui dépassent ce seuil devront donc nécessairement abaisser leur rémunération. Cela concerne une dizaine de livrets environ, répartis chez Argenta, VDK, ING, Belfius, KBC-CBC, Crelan. Et comme les taux directeurs de la BCE devraient encore baisser, pas plus tard que cette semaine, on peut déjà tabler sur le fait qu’au second semestre de l’an prochain, les plus généreuses primes de fidélité offertes par les banques devraient continuer à baisser, ce qui ne fait évidemment pas l’affaire des épargnants.
Belfius va compenser
On en est conscient auprès des banques. Chez Belfius, le compte concerné par ces mesures est le compte Fidelity, qui offre, jusqu’au 31 décembre, un taux de base de 0,25% et une prime de fidélité, de 1,75%. « Nous allons en effet devoir abaisser notre prime de fidélité au premier janvier à 1,70%, explique la porte-parole de la banque Ulrike Pommée, mais nous allons compenser cette baisse en rehaussant parallèlement notre taux de base à 0,30%. Comme cela, la rémunération totale de l’épargnant ne change pas et sera toujours de 2% sur ce compte », dit-elle.
Ces acrobaties techniques sont peut-être un élément de plus à verser au dossier de ceux qui plaident, et le formateur Bart De Wever est de ceux-là, pour une simplification de la rémunération du livret. La note du formateur contient en effet une réforme du livret, dont la rémunération serait déterminée par un taux unique, et non plus, comme aujourd’hui, répartie entre un taux de base et une prime de fidélité.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici