Bon d’Etat : n’espérez pas beaucoup plus que 2 % !

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Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Conséquence de la baisse des taux, mais aussi de l’absence d’incitant fiscal, le nouveau bon d’Etat à un an rapportera nettement moins que celui promu l’an dernier par Vincent Van Peteghem : un rendement net tournant autour des 2 % semble le niveau le plus probable vu les conditions de marché actuelles.

On le sait, le bon d’État à un an de Vincent Van Peteghem arrive à échéance le 4 septembre prochain. Plus de 500.000 Belges s’étaient tournés à l’époque vers l’offre de l’Etat pour faire fructifier leurs économie, poussés dans le dos par le ministre des Finances qui avait proposé de réduire de moitié le précompte mobilier, à 15 %. Le taux d’intérêt brut de 3,30 % s’était alors traduit par un rendement exceptionnel de 2,81 % net.

Combien rapportera le nouveau bon à un an ? Le taux n’est pas encore connu. Il sera dévoilé par l’Agence de la dette juste avant la campagne de souscription qui débutera le 5 septembre prochain. Le 3 septembre, pour être précis. Mais ce qui est sûr par contre, c’est qu’il sera (nettement) moins élevé que le rendement net de 2,81 % qu’offrait le bon Van Peteghem. Voilà les nombreux Belges qui comptent à nouveau investir dans le nouveau bon d’Etat. Ils devront probablement se contenter d’un rendement final qui devrait tourner autour des deux 2 % nets, selon les estimations qui circulent dans les milieux bancaires.  

Un contexte totalement différent

Pourquoi le non bon d’Etat à un an rapportera-t-il nettement moins que celui de septembre 2023 ? A cela, deux raisons. Primo, aucun avantage fiscal ne s’appliquera à la nouvelle offre de l’Etat. Le précompte mobilier retenu sur les intérêts ne sera pas cette fois-ci réduit à 15 %, au lieu du tarif habituel de 30 %. Deuxièmement, les conditions de marché ne sont plus du tout celles qui prévalaient l’an dernier. Le contexte est totalement différent. Il y a un an, les taux étaient à la hausse. Aujourd’hui, ils sont à la baisse. L’obligation à un an de l’Etat belge (OLO) est passée de 3,33 % le 1er juillet dernier à moins de 2,90 % mi-août. Et le 12 septembre prochain, les économistes s’attendent à ce que la Banque centrale européenne (BCE) abaisse à nouveau ses taux. Tout comme elle devrait le faire encore une fois en décembre, ce qui porterait son taux directeur à 3,25 % à la fin de cette année. 

Barre psychologique

Bien sûr, les acteurs de marché doivent tenir compte de ce renversement de tendance. BNP Paribas Fortis, par exemple, a revu ces jours-ci à la baisse les taux d’intérêt de ses bons de caisse : le rendement net actuel de sa formule à un an est de 2,03 %. De son côté, la banque NIBC a réduit de 0,25 % la rémunération de son compte d’épargne. Quant à la banque CPH, elle a prévu d’abaisser prochainement de 0,60 % la rémunération de son compte d’épargne classique pour ramener celle-ci à 1,6 %. Bref, les épargnants qui comptent à nouveau investir dans l’offre de l’Etat devront plus que probablement se contenter d’un rendement d’environ 2 %. Une barre psychologique que l’Agence de la dette, malgré la baisse des taux, aura certes à cœur de tutoyer pour attirer les épargnants. Mais sans toutefois pouvoir offrir beaucoup plus.

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