Difficile retour à la réalité pour Recticel
Jusqu’il y a peu, Recticel, c’était sa seule division Isolation suspectée de valoir davantage que la capitalisation boursière du groupe. Le spécialiste de la mousse de polyuréthane a toutefois été contraint de renouer avec la réalité financière et d’annoncer une augmentation de capital de 75 millions.
Ralentissement de l’isolation
En 2011, le groupe irlandais Kingspan confirmait avoir fait une offre (refusée) de 240 millions pour la division isolation (des bâtiments) de Recticel. Ces activités connaissaient alors une vive croissance soutenue par la meilleure isolation des constructions avec la perspective d’une généralisation du passif en Europe d’ici 2020. La croissance a toutefois nettement ralenti depuis et Recticel épinglait récemment “une érosion de prix … en raison d’une concurrence accrue sur des marchés de construction faibles”.
Recul des résultats
Les autres activités (literie, garnissage de voiture, industrie) souffrant également de la conjoncture, les résultats sont orientés à la baisse. Le bénéfice opérationnel a reculé année après année et affiche une chute de plus de moitié entre 2009 et 2014 (30,7 millions). Recticel finance ainsi le dividende (0,20 euro pour 2014) à crédit désormais, une situation aggravée par les amendes écopées pour sa participation au cartel de la mousse de polyuréthane : 8,2 millions en Allemagne + 27 millions au niveau européen (payable en 3 ans).
Pas d’amélioration en vue
Une augmentation de capital était devenue indispensable, malgré la réticence de la holding Bois Sauvage (premier actionnaire). Les 75 millions devant être levés au second trimestre permettront à Recticel de regarnir sa trésorerie et d’affronter une conjoncture toujours maussade mais sans perspective d’amélioration des résultats à brève échéance.
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