Des actions françaises plus chères
Dès demain, 1er août les investisseurs devront s’acquitter d’une taxe de 0,2% sur les ventes de titres français.
François Hollande a promis lors de sa campagne de taxer plus lourdement le monde du capital ; c’est désormais chose faite.
En juillet l’Assemblée nationale française a adopté un texte régissant une nouvelle taxe sur les transactions financières. Ce texte sera mis en application dès demain.
Concrètement, les actions françaises dont la capitalisation boursière est supérieure à 1 milliard d’euro sont concernées par cette taxe de 0,2%. Peu importe que l’acheteur ou le vendeur de titre soit français ou européen, la taxe est d’application dans tous les cas.
Le texte dit : La taxe s’applique dès lors que le “titre est émis par une entreprise dont le siège social est situé en France et dont la capitalisation boursière dépasse un milliard d’euros”.
Au total 109 entreprises françaises sont concernées comme GDF Suez, LVMH, BNP Paribas ou encore Air-France KLM
Cette taxe aussi faible soit elle devrait quand même permettre au gouvernement français de récolter 1,6 milliard d’euro par an. Le trading à haute fréquence et les credit default swaps (produits dérivés visant à couvrir contre un défaut d’émetteur) sont également concernés.
Si cette taxe est saluée par des voix espérant que les sommes récoltées seront utilisées à des fins utiles, elle est loin de faire l’unanimité.
Certain relèvent que cette taxe ne freinera en rien la spéculation sur les titres français. La taxe n’intervient qu’à la revente et quand il y a changement de propriétaire. Quand un titre est vendu et racheté plusieurs fois sur une même séance par un opérateur il n’a pas le temps de changer de propriétaire et donc la taxe n’est pas due.
Il faut aussi noter que les investisseurs pourront toujours contourner la taxe en achetant les titres français qui sont cotés sur les bourses étrangères. Une dizaine de grands groupes français, dont Total ou Sanofi, sont cotés à Wall Street. C’est sur ces titres à cotation multiple que la place de Paris peut y perdre.
K.H.
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