Pourquoi les oeufs de Pâques seront (beaucoup) plus chers cette année
Le cacao n’a jamais couté aussi cher depuis près de 50 ans. Les prix des oeufs en chocolat, tradition pascale, en subissent le coup.
Cette année, les œufs de Pâques seront plus chers, notamment en raison de l‘augmentation sans précédent du prix du cacao, qui n’a pas été aussi élevé depuis près de 50 ans. Le cacao dépasse les 9.000 dollars la tonne à la bourse de New York. En début du mois, il était encore à 7.000 dollars et à 4.000 en début d’année. Une hausse folle, inégalée sur le marché.
Cette flambée des prix s’explique principalement par les effets du changement climatique sur les cultures de cacao, principalement en Afrique de l’Ouest, où plus de 70 % de la production mondiale est concentrée. Les conditions météorologiques défavorables, combinées à des cacaotiers malades et vieillissants, ont entraîné une baisse de la récolte. Cette diminution de l’offre, conjuguée à une demande croissante, fait craindre aux analystes une nouvelle augmentation des prix, pouvant atteindre jusqu’à 10 000 dollars (9 181 euros) la tonne.
Les chocolatiers artisanaux hors de prix
Les consommateurs pourraient ressentir davantage cette augmentation chez les chocolatiers artisanaux, où les prix ont déjà augmenté d’environ 15 % par rapport à l’année précédente, selon Dominique Persoone, propriétaire de la chocolaterie The Chocolate Line cité par Le Soir.
Les experts mettent en garde contre une aggravation potentielle de la situation si les températures continuent d’augmenter, rendant les conditions de culture du cacao encore plus difficiles. Bien que des solutions telles que des semences résistantes à la sécheresse et des pratiques agricoles régénératives puissent offrir une certaine résilience, les pressions environnementales et économiques incitent les agriculteurs à cultiver le cacao dans des zones marginales, contribuant ainsi à la déforestation et à la perte d’habitats naturels. Les futures réglementations, notamment celles de l’UE sur la déforestation, pourraient également impacter les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Face à l’effondrement du rendement, une étude du groupe World Weather Attribution, basé à l’Imperial College de Londres s’est penchée sur la question, relaie Sciences & Vie. Ils en ont conclu que ces températures exceptionnellement élevées seraient 10 fois plus susceptibles “d’être dues aux émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine”. En plus du gaz à effet de serre, la fameuse perturbation météorologique, El Nino, une fluctuation naturelle et récurrente dans le Pacifique tropical augmente les températures à l’échelle mondiale, “exacerbé par le réchauffement climatique”, selon Ben Clarke, expert en conditions météorologiques extrêmes au Grantham Institute de l’Imperial College. Selon ces études, si on ne réduit pas rapidement notre production de gaz à effet de serre, l’Afrique de l’Ouest pourrait bien être confrontée à ces mêmes problématiques tous les 2 ans.
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