“On ne peut pas encore parler de reprise de la consommation du bio en 2023”
A l’approche de la semaine du bio, l’Apaq-W fait le point sur le marché du bio en Belgique, et plus particulièrement en Wallonie. Après une année 2022 fortement impactée, les chiffres de 2023 étaient attendus.
Après plusieurs années de croissances ininterrompues, la consommation des produits alimentaires bio a diminué pour la première fois en Wallonie et sur le territoire belge. Plusieurs raisons expliquaient ce déclin, la guerre en Ukraine, les prix de l’énergie et l’augmentation des matières premières en sont quelques exemples. Aussi, les chiffres de 2023 étaient donc particulièrement attendus afin de savoir si cette baisse de la consommation relevait plutôt de la conjoncture en cours ou plutôt de facteurs endémiques au secteur bio wallon dans son ensemble.
Un écart qui se réduit
La part du marché du bio est repartie à la hausse en 2023 atteignant 5,1% en Wallonie et 4% en Belgique. “La Wallonie n’a pas encore retrouvé les niveaux d’avant la crise sanitaire mais c’est différent pour le territoire national”, note Julien Capozziello, responsable consommation de l’Apaq-W. La Belgique enregistre une augmentation de 0.3 point en 2023, ce qui permet d’atteindre le plus haut niveau depuis 2016. “Si la Wallonie reste au-dessus, l’écart continue de se réduire pour la troisième année consécutive.” Cela s’explique par une augmentation plus importante des dépenses en Flandre, au détriment de la Wallonie.
Les dépenses en produits bio ont augmenté en 2023 (en hausse de 9.9% en Wallonie et 20.7% en Belgique). En chiffre absolu, les dépenses totales des ménages ont atteint respectivement 457 millions et 1,15 milliard d’euros, soit les dépenses les plus élevées depuis 2016. Cependant, cette augmentation dans les dépenses est à mettre en relation avec l’inflation. La preuve en est la diminution des volumes qui se poursuit depuis 2020, avec un volume en baisse de 5.2% par rapport à 2022.
Pas (encore) de reprise
La diminution de la consommation en Wallonie est donc contrastée avec d’un côté des dépenses en augmentation et de l’autre des volume en baisse. “Nous ne pouvons pas parler d’une reprise de la consommation bio en 2023”, ajoute le responsable de l’Apaq-W. “Différentes hypothèses telles que l’inflation et les achats transfrontaliers pourraient expliquer ce phénomène.”
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