Lunch Garden : les raisons d’une faillite
Moules frites, boulettes et vol au vent ne sont plus. La chaine de restauration Lunch Garden a déclaré faillite. Une reprise partielle a été annoncée mais la fermeture d’une vingtaine de restaurants a été annoncée. Pourquoi l’entreprise n’a pas su se réinventer.
Fondés en 1966, les “restos GB” devenus Lunch Garden en 1987, basaient leur succès sur une restauration “self-service” et bon marché. A l’époque, le groupe GIB (qui possédait les magasins GB) souhaiter proposer un concept de restauration en complément de l’offre de supermarché. L’alimentation était alors une manière d’attirer le consommateur en dehors des centres-villes. A l’époque, le concept fait mouche puisqu’il permet aux clients de se sustenter à prix moyen. L’entreprise quant à elle rentabilise ses emplacements. Mais, ce qui a fait le succès de l’époque a sans doute coûté chers à la chaine de restauration puisqu’aujourd’hui le client se déplace beaucoup moins pour faire ses courses. Certains des restaurants fermés sont d’ailleurs accolés à des hypermarchés éloignés du centre-ville.
Parmi les 19 fermetures annoncées, plus de la moitié concerne Bruxelles et la Wallonie. La capitale est particulièrement touchée puisque les quatre restaurants (rue Neuve, Auderghem, Evere et Berchem-Sainte-Agathe) qu’y compte Lunch Garden sont voués à la fermeture. Les 700 employés actuels de Lunch Garden ont été licenciés ce lundi et la moitié seulement seront réengagés, soit par l’entreprise elle-même, soit par des franchisés.
Une dette insoutenable
Si les modes de consommation ont changé, c’est la crise sanitaire qui a accéléré les problèmes de trésorerie de la chaine. Selon les informations de l’Echo, les dettes fiscales et de l’ONSS se chiffrerait à 10 millions d’euros rendant impossible la vente de l’ensemble des activités.
Un concept qui a mal vieilli
La carte et ses plats typiques n’ont pas – ou presque – changé durant toutes ces années. Outre le fait que le concept n’ait jamais évolué, les restaurants sont aujourd’hui vieillissants. Le problème de Lunch Garden est de se situer dans le moyen de gamme, or on le sait, lorsque le consommateur s’inquiète pour son pouvoir d’achat c’est précisément ce segment qui souffre le plus alors que les extrêmes comme le low-cost ou le luxe en profite.
Pas de place pour la jeunesse
Les restaurants Lunch Garden sont bien connus des familles ou des personnes isolées qui voient dans ces lieux un lien social. Le problème est que l’entreprise n’a pas su attirer les plus jeunes qui consomment pourtant énormément dans l’horeca. La faute à une carte inchangée ou au manque d’investissement marketing ?
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