Les consommateurs sont friands d’internet fixe à haut débit mais moins d’offres groupées
Le nombre de clients résidentiels possédant une offre télécom groupée (comprenant plusieurs services comme internet, la télévision, les données mobiles) a baissé en 2023 pour la première fois, indique mercredi l’Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT).
Les consommateurs semblent surtout friands d’un réseau internet fixe, avec un trafic de données doublé en quatre ans, relève le régulateur dans son rapport annuel sur le marché des communications électroniques et de la télévision.
L’an dernier, 3,4 millions de clients résidentiels possédaient une offre groupée, soit une baisse de 38.383 personnes. Seules les offres combinant deux services (double play) ont connu une croissance l’an dernier, avec 807.000 clients (contre 787.000 en 2022). Cette progression est surtout portée par les offres combinant l’internet à haut débit fixe et mobile.
Les lignes internet fixes (à haut débit) séduisent, avec 5,1 millions fin 2023, contre 4,6 millions fin 2018. Le nombre de lignes fixes offrant une vitesse de téléchargement théorique d’au moins 1 gigabit par seconde (Gbps) a crû en un an de 59% à 295.000 lignes. Désormais, 5,8% des lignes à haut débit offrent une vitesse théorique de téléchargement d’au moins 1 Gbps.
La majorité de ces lignes se base sur le réseau câblé (57%) et le reste sur un réseau de fibre optique (43%). Les investissements consentis à la fibre optique ont d’ailleurs poussé à la hausse les investissements globaux dans le segment des télécommunications fixes, à 1,58 milliard d’euros (+182,6 millions).
Le trafic de données de l’internet fixe a d’ailleurs doublé en quatre ans, atteignant 16,7 exaoctets en 2023, contre 8,1 exaoctets en 2019. Par ligne internet fixe, le trafic mensuel moyen de données internet fixes a augmenté de 27 gigaoctets en un an, atteignant 278 Go en 2023.
Télévision et téléphone fixe en déclin
Dans le même temps, la télévision et la téléphonie fixe poursuivent leur déclin. L’année 2023 a ainsi compté deux fois plus de résiliations au petit écran (128.625) qu’en 2022. L’offre des opérateurs télécom de visionner la télévision via leur application a toutefois permis de limiter la casse, alors qu’elle a séduit 104.000 clients l’an dernier, contre 12.700 l’année précédente.
La téléphonie fixe est également délaissée, avec l’an dernier 2,67 millions de canaux d’accès au réseau téléphonique fixe, soit 299.000 de moins qu’en 2022. Logiquement, le nombre de minutes attribuées à la téléphonie fixe baisse également, à 3,096 milliards. En 2014, 11,424 milliards de minutes d’appels téléphoniques fixes étaient encore comptabilisées.
Le chiffre d’affaires du segment fixe du marché des communications électroniques a atteint l’an dernier 3,83 milliards d’euros, soit une hausse de 2,3% ou 86,8 millions d’euros. L’IBPT relève la hausse de 3,6% du chiffre d’affaires des services de détail provenant de la fourniture de services de communications électroniques fixes, alors que ce secteur connaissait jusqu’à présent une augmentation annuelle comprise entre 0 et 1%.
Le segment fixe contribue pour 44% au chiffre d’affaires total de 8,61 milliards d’euros généré en 2023. La télévision a engrangé un peu moins de 1,25 milliard d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier. Le bénéfice d’exploitation avant provisions et amortissements (Ebitda) des trois grands opérateurs (Proximus, Orange et Telenet) a, lui, baissé de 4,5%, à 3,13 milliards d’euros, souligne l’IBPT.
Orange/Voo augmente sa part de marché
Tant pour le raccordement à la télévision que pour l’internet fixe, Telenet a accusé une baisse de sa clientèle, au profit de Proximus et d’Orange/Voo. Telenet reste cependant le leader en Flandre, tandis que Proximus domine en Région bruxelloise.
Ce dernier est également leader du marché en Wallonie, même si au sud, seul Orange/Voo a réussi à augmenter sa part de marché.