Les Belges continuent de passer la frontière pour soulager leur budget
Une étude récente menée par l’Association des émetteurs de titres-repas (VIA) a révélé les tendances des achats effectués à l’étranger par les résidents belges. Les résultats démontrent que les courses alimentaires constituent le principal poste de dépense, surpassant les achats de vêtements, d’alcool et de carburant.
Cette évolution marque un changement significatif par rapport au début de l’année 2023, où les dépenses alimentaires se situaient à la deuxième place du classement.
L’essor des achats transfrontaliers s’explique en partie par l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat des consommateurs belges. En réponse à cette pression financière, plus d’un tiers des Belges optent désormais pour des achats physiques à l’étranger, selon Fevia, association de l’industrie alimentaire belge.
Parmi les bénéficiaires de titres-repas en Belgique, 16 % affirment désormais faire leurs achats alimentaires à l’étranger, faisant ainsi de cette catégorie le poste de dépense le plus important à l’étranger. Les vêtements et les produits de soin complètent le trio de tête des dépenses transfrontalières.
La proximité géographique des frontières nationales joue également un rôle majeur dans cette tendance, avec 56 % des résidents belges vivant à moins de 25 km d’une frontière, selon Statbel. Les provinces du Hainaut et du Luxembourg, en particulier, sont fortement concernées en raison de leur proximité avec la France et le Grand-Duché, où les prix alimentaires sont souvent plus bas.
Les titres-repas représentent un mécanisme important pour préserver le pouvoir d’achat alimentaire des travailleurs belges. En effet, 60 % des bénéficiaires dépendent de cette solution pour sécuriser leur budget alimentaire. Une augmentation de la valeur faciale maximale des titres-repas, actuellement figée depuis 2016, à 12 €, contribuerait à renforcer davantage ce mécanisme et à contrer le commerce transfrontalier.
Outre leur impact sur les consommateurs, les titres-repas jouent également un rôle crucial dans la protection des commerçants locaux. En 2023, plus de 750 millions d’euros ont été dépensés à l’étranger, principalement en France. Cette fuite des dépenses nuit au chiffre d’affaires des commerçants belges et fragilise l’économie locale dans son ensemble.
En restreignant l’utilisation des titres-repas au territoire belge, ces bons alimentaires agissent comme une barrière contre le commerce transfrontalier, préservant ainsi le pouvoir d’achat et favorisant le commerce local. Les travailleurs munis de titres-repas sont ainsi moins enclins à effectuer leurs achats alimentaires à l’étranger, et un quart d’entre eux affirment même fréquenter davantage les commerces locaux, comme les boulangeries et les boucheries.
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