Le Parlement européen a donné son feu vert à l’instauration du permis de conduire numérique. Accessible via smartphone et reconnu dans tous les pays de l’Union européenne, ce nouveau format deviendra réalité d’ici 2030.
Bonne nouvelle pour les têtes en l’air : d’ici la fin de la décennie, il ne sera plus nécessaire de vérifier si vous avez bien pris votre portefeuille avant de prendre le volant. Votre permis de conduire sera désormais dématérialisé, directement intégré dans votre smartphone. Et comme ce dernier est devenu une véritable extension de la main, il y a fort à parier que vous l’aurez toujours sur vous.
Les députés européens ont en effet adopté ce mardi la modernisation de la législation routière et la numérisation du certificat de conduite, qui s’intégrera dans le futur portefeuille d’identité numérique européen actuellement en préparation.
À noter que, même si la version numérique deviendra le format principal, le permis papier restera disponible pour celles et ceux qui souhaitent le conserver.
Valable dans toute l’Union européenne
Le nouveau permis numérique sera valable et reconnu dans tous les États membres. Sa durée de validité sera portée à 15 ans, contre 10 ans actuellement pour le format physique en Belgique.
Les titulaires du fameux permis rose en papier devront, eux, le remplacer d’ici 2033.
Une ouverture à plus de types de véhicules
La réforme s’accompagne d’un élargissement des droits de conduite. En Belgique, les détenteurs d’un permis B pourront désormais conduire des véhicules allant jusqu’à 4.250 kg, contre 3.500 kg actuellement. Cette mesure vise à favoriser la transition vers les véhicules électriques, dont les batteries sont plus lourdes que les moteurs thermiques.
Formation dès 17 ans et encadrement renforcé
Le système de conduite accompagnée sera désormais généralisé dans toute l’UE pour les jeunes dès 17 ans. Les États membres auront aussi la possibilité de former des conducteurs de camions dès 17 ans (catégories C1, C1E et C), afin de répondre à la pénurie de chauffeurs professionnels.
L’Union européenne prévoit également un encadrement plus strict des conducteurs novices, avec des sanctions renforcées en cas d’excès de vitesse, de consommation d’alcool ou de drogues. Des règles déjà familières en Belgique, où les jeunes conducteurs sont soumis à une tolérance zéro plus sévère pendant leurs deux premières années de permis.
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Santé et sécurité routière
Le Parlement européen a renoncé à imposer une réduction de la durée de validité du permis pour les seniors, indique Belga, laissant la décision à l’appréciation de chaque État membre. En revanche, les candidats devront désormais remplir une auto-évaluation de leur aptitude à la conduite lors de la délivrance ou du renouvellement du permis.
En Belgique, seule une visite médicale obligatoire est prévue tous les cinq ans pour les conducteurs de poids lourds et d’autobus.
Par ailleurs, les futurs titulaires du permis devront démontrer leur vigilance à l’égard des usagers vulnérables — piétons, cyclistes, utilisateurs de trottinettes électriques, etc. – lors des examens théoriques et pratiques. Des questions porteront aussi sur les technologies d’aide à la conduite.
Vers une meilleure reconnaissance des sanctions
Les États membres devront désormais échanger systématiquement les informations concernant les retraits, suspensions ou restrictions de permis, afin d’assurer une application transfrontalière des sanctions.
Seules les infractions graves — excès de vitesse, conduite en état d’ivresse ou sous stupéfiants, homicide routier ou délit de fuite – pourront entraîner une interdiction de conduire valable dans toute l’Union européenne.
Les États membres disposeront de trois ans pour transposer ces nouvelles règles, puis d’une année supplémentaire pour les appliquer pleinement.