Le marché du bio en Belgique : entre reprise, contrastes régionaux et nouvelles habitudes de consommation

Production de choux de Bruxelles bio. (Photo by Rolf Vennenbernd/picture alliance via Getty Images)
Camille Delannois

“Cette semaine du bio est un grand succès”, explique Philippe Mattart, directeur de l’Apaq-W. “Ce succès, on peut le mesurer de différentes manières. Au travers par exemple de la fréquentation des lieux qui participaient à l’événement. Mais aussi au travers de l’intérêt que, les différents médias, ont accordé à cette semaine Bio. En tout cas, le succès ne se dément pas.”

Un secteur en croissance modérée, mais résilient

Si les deux dernières années ont été compliqué pour le marché du bio, en 2024, le marché du bio en Belgique a généré environ 1,286 milliard d’euros de chiffre d’affaires, en hausse de 8,6 % par rapport à l’année précédente.

“Je ne vais pas dire que le marché du bio se porte bien, parce que j’ai peur évidemment, d’être trop optimiste surtout pour les producteurs, mais il faut se dire que la croissance du bio, c’est une tendance sur le long terme qui est plutôt positif”, ajoute le directeur de l’Apaq-W. “On voit aujourd’hui qu’aussi bien les producteurs, les points de vente ou encore les transformateurs qui il y a 30 ans n’auraient pas été rentables, aujourd’hui le sont parce que le marché existe.”

La Wallonie représente à elle seule 520 millions d’euros, soit 40,5 % du marché national, bien qu’elle ne concentre que 31% de la population belge Côté production, la Wallonie reste également le moteur du bio belge avec 1.988 fermes certifiées bio (15,5% des exploitations) et 90.583 hectares en agriculture biologique, soit 12,3% de la surface agricole utile. À l’échelle nationale, la part de marché des produits bio atteint 4,3%, contre 5,5% en Wallonie.

Des consommateurs plus nombreux, des circuits plus varié

En 2024, 98,4 % des Wallons ont acheté au moins un produit bio. Les produits les plus prisés sont les œufs, les substituts de viande, les légumes frais, le pain et les fruits.

Les supermarchés restent le principal canal de distribution, mais les magasins spécialisés, les circuits courts et la vente directe gagnent du terrain, notamment en Wallonie. “C’est une bonne nouvelle car ça signifie qu’il y a un marché pour tout le monde”, poursuit Philippe Mattart. “Les consommateurs se tournent vers les producteurs locaux, et dans le même temps, les magasins à priori plus classiques, comme les grandes surfaces et singulièrement les magasins franchisés, veulent aussi entrer dans ce dans ce train là.”

Wallonie et Flandre : deux dynamiques bien distinctes

La Wallonie affiche une avance nette sur la Flandre en matière de bio, tant en production qu’en consommation. Elle concentre près de 76 % des fermes bio belges et affiche une dépense annuelle moyenne de 141 € par habitant, contre 109 € pour l’ensemble du pays. “Ce sont des dépenses qui deviennent significatif, on n’aurait pas imaginé citer un tel chiffre il y a quelques décennies.”

En Flandre, la part de surface agricole en bio reste faible (environ 1,6 %), et la consommation est plus concentrée dans les grandes surfaces, avec une sensibilisation encore inégale. Cette différence s’explique par des politiques régionales distinctes, un tissu agricole plus intensif en Flandre, et une culture alimentaire plus engagée en Wallonie.

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