Le cognac est visé par une enquête contre le dumping, en Chine. Cela pourrait déboucher sur des droits de douane bien plus élevés et freiner les exportations vers ce marché très important.
Nous évoquons souvent dans ces pages des produits qui deviennent ou risquent de devenir plus chers. Mais l’inverse est aussi possible : des prix qui baissent ou risquent de baisser. C’est le cas pour le cognac, cette prestigieuse eau-de-vie française distillée à partir de raisin.
Pourquoi ? Parce que la Chine a ouvert une enquête sur des pratiques de dumping, dont les producteurs de cognac se seraient rendus coupables. Les conclusions de l’enquête se font encore attendre, mais cela rappelle l’histoire des vins australiens en 2019 : la Chine avait porté les taxes à 218,4% et les exportations s’étaient instantanément arrêtées.
C’est certes un exemple extrême, mais certains analystes le prennent déjà en compte comme worst case scenario, rapporte Reuters. S’il venait à se réaliser, les producteurs resteraient avec une quantité gigantesque de leur noble distillat sur les bras : 20% de la production sont exportés vers la Chine.
L’équivalent de deux milliards de bouteilles est actuellement en train de vieillir dans des fûts (de chêne, pour être précis) en France, et ce pour les années à venir. Près de 400 millions de bouteilles seraient destinées à la Chine (volume calculé avec la part de marché actuelle). Ainsi, si les exportations venaient à s’arrêter net, à cause de potentielles nouvelles taxes chinoises, les spécialistes estiment que les producteurs auraient énormément de mal à écouler ces bouteilles supplémentaires sur les autres marchés. Ils seraient donc quasiment obligés de brader les prix pour se débarrasser de leurs stocks.
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