Klarna : l’app’ à succès entraine des risques d’endettement élevés

L’application Klarna, avec son slogan « acheter maintenant, payer plus tard », connaît un grand succès, notamment auprès des jeunes. Cependant, ce modèle de paiement soulève des inquiétudes concernant l’endettement, car il incite à la consommation impulsive.

L’application de paiement Klarna rencontre un grand succès, notamment auprès de jeunes, avec son slogan « acheter maintenant, payer plus tard », distillé sur les réseaux sociaux. L’app’ permet aux utilisateurs d’acheter des produits et de payer dans les 30 jours suivants, sans intérêt, mais avec des amendes en cas de retard. Populaire, en particulier auprès des jeunes, le service soulève des préoccupations sur la manière dont il pousse les utilisateurs dans un cercle d’endettement.

Lancée en Belgique en 2020, l’application Klarna a rapidement gagné en popularité. Elle compte désormais 1,7 million d’utilisateurs actifs dans le pays. À l’échelle mondiale, l’application compte 93 millions d’utilisateurs, rapporte De Standaard. Elle est présente dans plus de 30 000 magasins physiques et en ligne. Son modèle économique repose sur des frais payés par les commerçants partenaires, ce qui génère des revenus importants pour Klarna, notamment aux États-Unis (5%). Toutefois, avec la croissance de l’application, des préoccupations concernant les risques financiers émergent, notamment le piège de l’endettement, particulièrement pour les jeunes consommateurs.

S’endetter à tout prix

Wietske Van Gils, une employée de Steunpunt Mens en Samenleving, met en lumière dans le journal flamand que Klarna repose en grande partie sur les personnes vulnérables qui paient en retard. Elle constate que l’application pousse à des achats impulsifs et incite les utilisateurs à dépenser plus grâce à un système de points par achat. De plus, les amendes pour retard de paiement, souvent sur de petites sommes, peuvent rapidement s’accumuler. Par exemple, une paire de chaussettes à 7 euros peut entraîner des amendes de 20 euros, et pour des achats plus importants, les coûts deviennent encore plus élevés.

Cette situation a des conséquences graves pour les consommateurs qui se retrouvent parfois dans une spirale d’endettement. En effet, l’utilisation de services « acheter maintenant, payer plus tard » augmente le nombre de jeunes en difficulté financière. 17 % des utilisateurs ayant eu recours à une agence de recouvrement l’année dernière, dont 29 % étaient âgés de moins de 24 ans, rapporte De Standaard.

Pas de réglementation

Le principal problème soulevé par les experts est l’absence de réglementation. Klarna ne facture pas d’intérêts, ce qui signifie que son service n’est pas soumis aux règles du crédit à la consommation. Cela permet à l’entreprise de ne pas afficher de messages importants, comme “emprunter de l’argent coûte aussi de l’argent”, et de ne pas effectuer de vérifications de solvabilité. Des personnes déjà endettées peuvent de cette manière continuer à acheter via Klarna sans qu’aucune vérification de leur capacité à rembourser ne soit effectuée. De plus, l’accès difficile au service client de Klarna complique l’aide à l’endettement pour les personnes qui se retrouvent dans des situations financières difficiles.

Cependant, des changements législatifs pourraient être en cours. Une nouvelle directive européenne pour le crédit à la consommation pourrait inclure les services « acheter maintenant, payer plus tard » sous la réglementation du crédit. Cela obligerait Klarna à effectuer une vérification de la solvabilité des utilisateurs avant de leur permettre d’acheter, ce qui offrirait une meilleure protection aux consommateurs. Cependant, cette législation ne devrait entrer en vigueur qu’à partir de novembre 2026.

Bientôt à Wall Street

En l’espace d’un an, Klarna a enregistré une croissance de 24 % de son chiffre d’affaires, passant de 2,28 milliards à 2,81 milliards de dollars. La société affiche désormais un bénéfice net de 21 millions de dollars, marquant un spectaculaire redressement après une perte de 244 millions de dollars l’année précédente. Forte d’un partenariat stratégique avec le géant américain Walmart, qui en a fait son principal partenaire de prêts à la consommation, Klarna a déposé la semaine dernière sa demande d’introduction en Bourse (IPO) pour être cotée à Wall Street, rapporte La Libre. À travers cette opération, qui pourrait être l’une des plus importantes de l’année pour une société financière, la fintech cherche à lever au moins 1 milliard de dollars et vise une valorisation de plus de 15 milliards de dollars, selon Bloomberg.

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