Cora : clap de fin ?

Après plusieurs jours de tension, les représentants syndicaux des hypermarchés Cora et de leurs 2.000 salariés ont tranché: tous les établissements de l’enseigne resteront porte close lors de la grève générale nationale du 31 mars. La situation des hypermarchés se dégrade année après année et avec elle la crainte d’une faillite.

Les hypermarchés Cora ne se portent pas bien, personne n’est dupe et encore moins les travailleurs qui assistent à la dégradation de la situation et voit les ventes successives des différentes marques du groupe Louis Delhaize en Belgique et à l’étranger.

En Belgique, la maison mère, le groupe Louis Delhaize, s’est délestée de toutes ses autres enseignes (Delitraiteur à Colruyt, Match/Smatch en majeure partie à Colruyt avec quelques magasins à d’autres enseignes, Louis Delhaize à Delhaize). À l’étranger, la tendance est la même puisque les magasins ont été cédés à Carrefour en France et en Roumanie et à Leclerc au Luxembourg. 

Des candidats-repreneurs

Sans réponse de la part de la direction, les travailleurs ont décidé du blocage du dépôt d’Heppignies qui approvisionne les magasins Cora. Plus récemment, les représentants syndicaux ont annoncé que tous les établissements de l’enseigne resteront porte close lors de la grève générale nationale du 31 mars. Cette tension s’inscrit dans un contexte plus large. Après trois restructurations en une décennie, l’annonce de la mise en vente des sept hypermarchés belges l’été dernier avait déjà amplifié l’anxiété du personnel.

Le dossier n’est pas simple puisque, outre le sort des hypermarchés en eux-mêmes, se pose la question de l’avenir des galeries commerçantes qui les abritent dont certaines sont vieillissantes. Selon l’Echo, des discussions sont en cours avec des candidats-repreneurs, mais elles semblent se focaliser sur les immeubles abritant les hypermarchés et leurs galeries commerçantes, et non sur l’activité des hypermarchés. Les hypermarchés pourraient être scindés en plus petites surfaces, signant de facto la fin de Cora en Belgique. 

Fin d’un modèle commercial

Cette situation s’explique par la fin de l’avènement des hypermarchés en tant que modèle commercial. L’hypermarché, qui a autrefois révolutionné les habitudes de consommation, n’attire plus le consommateur. Il y a une trentaine d’années, l’attrait de Cora (et de ses copies) résidait dans la proposition d’une offre sous un même toit: des produits alimentaires aux vêtements, en passant par l’électroménager, les ustensiles de cuisine et les accessoires pour animaux.

“Le modèle est complètement dépassé tant au niveau social, qu’économique et financier”, explique Pierre-Alexandre Billiet, CEO de Gondola. Plusieurs raisons expliquent ce déclin, notamment l’arrivée des magasins spécialisés et qui ont poussé le non alimentaire hors des rayons, mais aussi l’e-commerce qui grandit de plus en plus. Pourtant, c’est surtout la recherche de proximité de la part du consommateur qui pèse sur ce modèle.

Mais la fermeture de Cora – qui reste donc à confirmer – ne profitera pas nécessairement à ces satellites commerciaux. La disparition de la chaîne pourrait au contraire tirer l’ensemble de l’environnement commercial vers le bas. De la santé de Cora dépendent en outre les structures immobilières qui se sont développées autour des hypermarchés pour abriter d’autres magasins et qui génèrent toujours des revenus appréciables.

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