Contrefaçons sur Amazon, Bol.com ou Temu: comment ne pas se faire avoir

Caroline Lallemand

Les marketplaces sont devenues incontournables pour les consommateurs à la recherche de produits variés à prix compétitifs. Mais, le risque d’y acheter une contrefaçon est bien plus élevé que dans le commerce traditionnel. En Belgique et en Europe, la lutte contre les faux produits s’intensifie.

Aux États-Unis, CNBC a révélé que des vendeurs tiers sur Walmart.com proposaient de faux produits de santé et de beauté, parfois en usurpant l’identité d’entreprises légitimes. Walmart a durci son processus de sélection et rappelé sa politique de tolérance zéro.

Si Walmart n’opère pas en Belgique, les pratiques mises en lumière illustrent les défis rencontrés sur les plateformes actives en Europe comme Amazon, Bol.com, ou encore, Cdiscount. Elles fonctionnent selon un modèle similaire : aux côtés des ventes directes, des milliers de vendeurs tiers proposent leurs produits, avec un contrôle variable sur leur fiabilité.

L’essor du e-commerce, un terreau fertile pour les contrefaçons

Le commerce en ligne a connu une croissance fulgurante ces dernières années. Selon Statbel, 66 % des Belges âgés de 16 à 74 ans effectuent désormais des achats en ligne. En 2023, près de 45 % ont acheté des vêtements, chaussures ou accessoires, et environ 20 % des repas à domicile. Cette adoption massive crée un environnement favorable à la prolifération de contrefaçons et de pratiques trompeuses.

Les contrefaçons représentent par ailleurs un réel danger sanitaire, notamment pour les produits appliqués sur le corps ou ingérés. Damien Jacob, spécialiste e-commerce, expliquait récemment à Trends Tendances  : « Les problèmes de non-conformité concernent les jouets, cosmétiques et compléments alimentaires, avec des risques pour la santé et la sécurité. »

Des pertes économiques considérables

Les contrefaçons privent également les entreprises européennes de revenus importants. Selon l’EUIPO, les gouvernements de l’UE perdent chaque année environ 15 milliards d’euros en taxes non perçues (TVA, impôts directs/indirects, cotisations sociales). En 2023, 152 millions d’articles ont été saisis aux frontières et sur le marché intérieur, pour une valeur estimée à 3,4 milliards d’euros.

Pour assainir les marketplaces, l’Union européenne a adopté le Digital Services Act (DSA), entré en vigueur en 2024. Ce règlement impose aux plateformes de vérifier l’identité des vendeurs, de renforcer la traçabilité des produits et de réagir plus rapidement aux signalements. Concrètement, les consommateurs européens disposent désormais de garanties supplémentaires, mais la vigilance reste indispensable.

Trois réflexes pour éviter les contrefaçons

  1. Vérifier le vendeur
    • Privilégiez la marque officielle ou ses distributeurs agréés.
    • Consultez la fiche du vendeur : adresse, activité, avis clients. Une incohérence est un signal d’alerte.
    • Méfiez-vous si un vendeur de cosmétiques affiche une adresse qui correspond à… un garage automobile.
  2. Questionner le prix
    • Si l’offre paraît trop belle pour être vraie, elle l’est probablement.
    • Les rabais extravagants sont souvent utilisés comme appât.
    • Attention : certains contrefacteurs fixent désormais des prix très proches de la réalité pour paraître crédibles.
  3. Scruter l’emballage
    • Comparez avec un produit déjà utilisé.
    • Les fautes d’orthographe, différences de format ou de couleur sont autant de signaux d’alerte.
    • En cas de doute, contactez directement la marque.

Que faire en cas de contrefaçon ?

Si vous découvrez un produit contrefait, cessez immédiatement de l’utiliser, signalez-le à la plateforme, conservez toutes les preuves (reçu, photos, lien de l’annonce, coordonnées du vendeur), informez si nécessaire les douanes belges ou le SPF Économie et avertissez la marque pour l’aider à repérer les fraudeurs.

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