Déjà présent en Flandre, le contrat dynamique débarque enfin en Wallonie et à Bruxelles. La promesse ? Réduire activement sa facture d’énergie. Mais encore faut-il adopter les bons gestes pour optimiser sa consommation…
On le sait : les prix de l’électricité fluctuent d’heure en heure. C’est pourquoi les experts insistent : consommez malin ! Autrefois, on ne mentionnait que les heures creuses nocturnes, et les heures pleines, en journée. Les compteurs bihoraire fonctionnent encore via ce principe. Mais depuis l’arrivée des panneaux solaires, il a fallu changer notre vision de la consommation : même en pleine journée, utiliser l’électricité peut se faire à prix réduit. Mais comment ? Grâce au compteur intelligent, notamment, au nouveau contrat dynamique… et de bonnes habitudes.
Qu’est-ce qu’un contrat dynamique?
Un contrat dynamique, par définition, suit les prix du marché: les prix fluctuent en fonction de l’offre et de la demande sur le marché belge de l’électricité. En d’autres termes, vous dépendez donc d’un tarif horaire, qui évolue heure par heure. Déjà disponible en Flandre, ce type de contrat est également accessible à Bruxelles depuis ce 1er juin. La Wallonie devrait également suivre le pas.
« En général, les prix baissent aux heures où il y a beaucoup d’énergie renouvelable disponible, plus précisément entre 13 et 17 heures, ainsi qu’aux heures où la demande est faible, comme la nuit », détaille Test-Achats. Avec la multiplication des panneaux photovoltaïques, il est de plus en plus fréquent que les prix de l’électricité soient négatifs, surtout les jours ensoleillés du week-end, plus particulièrement le dimanche.
Avec un contrat dynamique, plus vous consommez durant ces fameuses heures creuses, plus cela devient intéressant pour vous. Certaines personnes sont mêmes payées pour consommer l’électricité produite à ce moment-là. Mais attention au revers de la médaille : si vous avez des panneaux solaires, que vous produisez de l’énergie, mais que vous ne consommez pas cette énergie au bon moment, vous risqueriez de payer pour la réinjecter sur le réseau. C’est ce qu’on appelle « les prix d’injection négatifs ».
Optimiser son contrat dynamique : les bons gestes
Pour éviter ce piège, mieux vaut consommer malin. Mais comment ? Puisqu’elle est facturée au prix de l’heure, mieux vaut adapter sa consommation aux heures creuses, où l’électricité est la moins chère.
- Garder un œil sur les tarifs de l’énergie
Grâce au compteur intelligent, vous savez précisément ce que vous consommez à l’instant T. Pour optimiser votre consommation, consultez régulièrement les prix de l’électricité – les tarifs horaires sont connus à l’avance – pour établir le meilleur planning selon vos habitudes actuelles. Déplacer d’une heure le lancement d’une lessive pourrait être intéressant pour votre facture.
- Programmer ses appareils énergivores au bon moment
Vous possédez une voiture électrique (et donc une borne de recharge), une pompe à chaleur, un lave-vaisselle… Ces équipements consomment de grandes quantités d’électricité. Il est donc recommandé de brancher ou de programmer ces appareils aux heures où les tarifs sont les plus bas.
- S’offrir un second compteur
L’idée fait tout doucement son nid en Europe : pour profiter sans risque des tarifs dynamiques, la solution serait d’installer un deuxième compteur. On le dédierait alors exclusivement aux consommations facilement « déplaçables » en journée. Notamment la recharge de sa voiture électrique, ou le lancement de sa pompe à chaleur.
- Investir dans une batterie domestique intelligente
En stockant l’énergie excédentaire produite aux heures creuses afin de les consommer durant les heures pleines, vous exploitez pleinement le contrat dynamique, tout en limitant les risques associés aux prix d’injection négatifs.
Pas adapté à tous les profils
La Creg a cependant mis en garde : un contrat dynamique n’est pas nécessairement intéressant pour tous les consommateurs. Selon la Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz, ce type de contrat ne s’avère avantageux qu’en cas de consommation énergétique élevée. Il faut en outre être en mesure de planifier ou de déplacer sa consommation de manière flexible.
« Pour les ménages qui ne disposent pas d’équipements énergivores comme une pompe à chaleur, un chauffe-eau, une recharge pour voiture électrique… Il ne sera, la plupart du temps, pas financièrement intéressant d’opter pour un contrat à prix dynamique. En effet, la consommation d’électricité des activités courantes (cuisine, éclairage,…) ne peut pas aisément être différée dans le temps. »
Comment est calculé un tarif dynamique ?
Pour notre exemple, on se réfère aux prix horaires sur l’EPEX SPOT, qui est la bourse européenne d’électricité, utilisée pour faciliter l’achat et la vente d’électricité au comptant en Europe (et donc aussi en Belgique). En suivant les indications données par Test-Achats, on observe les différents prix horaires sur l’EPEX SPOT.
Pour n’importe quel jour en juillet, par exemple, on obtient :
- L’après-midi, entre 14 et 15 heures, le prix est de 30 euros par MWh. La consommation d’énergie pendant cette heure coûte donc concrètement 3,37 centimes d’euro par kWh, TVA de 6 % incluse.
- Le soir entre 20h et 21h, le prix est de 165 euros par MWh. Vous payez alors 17,97 centimes d’euro par kWh et par heure.
En Wallonie et à Bruxelles, cette nouvelle formule d’énergie dynamique ouvre donc la voie à une consommation plus flexible, plus économique… et plus durable. Pour autant que vous puissiez adapter librement votre consommation tout au long de la journée.
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