Colruyt: pourquoi les prix sont (bien) plus élevés en Wallonie qu’en Flandre

Caroline Lallemand

Selon une enquête de la RTBF menée avec PingPrice, un même panier de 50 produits peut coûter jusqu’à 32 euros de plus d’un magasin Colruyt à l’autre, soit 14% d’écart. Les Wallons paient en moyenne plus cher leurs courses que les Flamands : 254,9 € en Wallonie, 250,8 € à Bruxelles et 249,7 € en Flandre.

La RTBF a mené une enquête avec l’application de comparaison de prix PingPrice sur 50 produits distribués par les enseignes Colruyt en Belgique. Première constation : une large majorité de produits ont le même prix dans les 250 Colruyt du pays. La moitié des produits analysés s’avère moins chère en Flandre qu’en Wallonie ou à Bruxelles. Exemple frappant donné : la vinaigrette Vandemoortele coûte 2,50 € en Flandre contre 3,39 € (+40%) dans le sud du pays. La différence s’explique selon Colruyt par sa politique d’alignement sur la concurrence locale : le groupe adapte ses prix quotidiennement aux enseignes voisines. En Flandre, la pression d’Albert Heijn et de Jumbo pousse les prix à la baisse, tandis qu’en Wallonie, la concurrence est surtout menée par Intermarché.

Des écarts de prix impressionnants en Wallonie

Certaines anomalies sont impressionnantes en Wallonie. Exemple : un dentifrice Colgate Max White au charbon actif  vendu 1,94 € à Braine-l-Alleud atteint 5,49 € à Lessines, soit pas moins de 183% de différence, tandis qu’un pack de tablettes de lave-vaisselle Dreft coûte 29,65 € à Binche ou Sambreville contre 14,64 € à Waremme ou Andenne. Colruyt explique ces écarts par des promotions temporaires de concurrents auxquelles ses prix s’alignent parfois sur plusieurs jours.

L’étude montre aussi une tendance urbaine : les magasins situés dans les grandes agglomérations, où la concurrence est plus dense, affichent souvent les meilleurs prix. À l’inverse, certaines zones rurales comme Marbais (Villers-la-Ville) figurent parmi les plus chères.

PingPrice souligne que Colruyt est l’enseigne aux prix les plus variables du marché — jusqu’à sept prix différents pour un même produit le même jour — alors que Carrefour et Delhaize maintiennent des tarifs quasi uniformes. Malgré ces écarts, la grande distribution reste peu rentable : selon le SPF Économie, les supermarchés ne dégagent qu’1,16% de marge nette, soit environ 1 euro de bénéfice pour 100 euros d’achats.  

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