Après Cora, le retrait de Carrefour du marché belge se profile : 10.000 emplois en danger ?

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La Belgique assiste-t-elle au départ progressif de ses mastodontes de la grande distribution ? La question n’est plus théorique. Après Cora, c’est désormais Carrefour qui réévalue son avenir dans le royaume.

Le paysage de la grande distribution belge pourrait ainsi connaître de profonds bouleversements. Alors que Carrefour a annoncé vouloir concentrer ses efforts sur ses trois marchés clés – la France, l’Espagne et le Brésil -, le groupe réexamine ses activités en Belgique, rapporte L’Echo. Les marchés jugés non prioritaires étant appelés à être progressivement abandonnés, l’avenir de Carrefour dans notre plat pays semble de plus en plus incertain.

Avec un chiffre d’affaires qui stagne autour des 4 milliards d’euros, la filiale belge du groupe affichait encore en 2024 des pertes d’exploitation d’environ 2,9 millions d’euros.

Troisième chaîne de supermarchés du pays, derrière Colruyt Group et Delhaize, Carrefour pourrait laisser un vide considérable en cas de retrait. Le groupe compte en effet 40 hypermarchés, 440 supermarchés Market et 300 magasins de proximité Express – la majorité étant exploitée par des indépendants – et emploie quelque 10.000 personnes en Belgique.

Un marché belge particulièrement complexe

La filiale belge du groupe fait figure de mouton noir pour Carrefour depuis plusieurs années. Alors que l’inflation aurait dû mécaniquement faire croître les revenus de la filiale, il n’en a rien été. En 2021, la Belgique fut même le seul marché où les bénéfices n’ont pas progressé. L’année suivante, il a été clairement identifié comme un frein à la rentabilité globale du groupe, souligne L’Echo.

La concurrence y est particulièrement forte, notamment avec l’arrivée d’acteurs comme Intermarché ou Albert Heijn. Mais tout le secteur est concerné. Certains franchisés d’Intermarché ont récemment tiré la sonnette d’alarme face à leurs marges qui fondent. Les ouvertures dominicales de certaines enseignes – surtout Delhaize – accentuent encore la pression, tandis que Carrefour peine à suivre le mouvement malgré deux années de tentatives.

S’ajoute à cela la perte d’attractivité des hypermarchés auprès des consommateurs. Bien qu’ils représentent encore la moitié du chiffre d’affaires belge, ils sont largement déficitaires. Une situation comparable à celle de Cora, qui a annoncé plus tôt cette année la fermeture pure et simple de ses magasins dans le pays.

À ce stade, aucune annonce officielle n’a été faite par Carrefour. Si le groupe venait à se retirer du marché belge, les conséquences seraient majeures pour le secteur, notamment pour les quelque 10.000 travailleurs concernés. On peut toutefois espérer qu’à la différence de Cora, Carrefour privilégiera une revente de ses activités plutôt qu’une fermeture de ses magasins, ce qui permettrait de préserver une partie de l’emploi.

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