Cara lance aussi sa bière sans alcool : un marché en pleine ascension
La célèbre bière de Colruyt se décline désormais en sans alcool. Cara suit une tendance déjà bien établie sur le marché belge de la bière.
La Cara sans alcool est disponible dès aujourd’hui dans toutes les enseignes du groupe, avertit Colruyt dans un communiqué. Au prix imbattable de 0,49 euro, dans la lignée des bières premiers prix. Le groupe propose donc désormais quatre variantes avec la Cara Pils classique, les Cara Blond et Cara Rouge.
Et comme pour ses consœurs, on ne connait la brasserie qui produit la Cara 0.0. Après tout, cela fait partie du mythe qui entoure les Cara Pils, lancées en 1980 : des bières à bas prix, souvent moquées, mais très prisées par les étudiants, au point de devenir cultes.
Un marché en pleine expansion
Rien qu’au niveau de Colruyt, le groupe constate une augmentation de 20% des bières sans alcool en 2023. L’offre s’est considérablement élargie, avec 32 références, dont 14 pils. « L’an dernier, un client sur trois chez Colruyt a acheté à un moment donné une boisson sans alcool, pour un client sur cinq l’année précédente, explique Dieter De Brackeleer, acheteur de bière chez Colruyt. Une augmentation énorme donc. Il est clair qu’ils sont de plus en plus sensibilisés à la consommation d’alcool ».
Une récente étude de KBC Asset Managment confirmait cet engouement : si les versions sans alcool des boissons alcoolisées ne représentent que 1% des ventes mondiales, elles sont en pleine croissance : +33% en 2023. Entre 2009 et 2022, le chiffre d’affaires a été multiplié par 4, passant de 5 milliards de dollars à un marché à 18 milliards de dollars. Dans cet ordre d’idée, la popularité des mois sans alcool, comme la “Tournée minérale” en Belgique, n’est plus à démontrer.
Tout le monde se lance
La bière sans alcool a plusieurs atouts dans sa manche : non seulement elle coûte moins cher à produire, mais en plus, elle ne subit pas les taxes sur les boissons alcoolisées, multipliant les marges des producteurs. Les grandes enseignes l’ont bien compris et se sont lancées sans hésiter : même Pernod-Ricard investit massivement dans ce secteur, notamment en France, où le marché est en pleine croissance, alors qu’il a toujours été associé à une grande consommation d’alcool, comme en Belgique.
Tout récemment, AB InBev a utilisé les JO pour lancer la Corona Cero, en vue de contrer ses rivaux déjà bien établis sur le marché, comme Heineken et Carlsberg.
Cette multiplication de l’offre et de la concurrence a en tout cas un effet bénéfique pour le consommateur : un réel effort a été fait au niveau du goût et de la complexité de la bière sans alcool. « Le marché est prêt pour le sans alcool. L’acceptation sociale est élevée. Plus personne n’en rit », écrit Dea Shehu, analyste chez KBC.
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