Compte d’épargne : la dégringolade des taux a-t-elle commencé ?
Après d’autres outsiders de l’épargne tels que Santander, la banque en ligne MeDirect revoit elle aussi à la baisse les conditions de certains de ses comptes d’épargne. Reste à voir si d’autres acteurs, les grandes banques notamment, suivront le mouvement.
Mauvaise nouvelle pour les épargnants. Après trois autres challengers de l’épargne (NIBC fin juin, CPH début août et Santander voici quelques jours), c’est au tour de la banque en ligne MeDirect d’annoncer une réduction de la rémunération sur certains de ses comptes d’épargne réglementés qui figuraient jusqu’ici parmi les plus intéressants du marché.
Si le taux de base de son compte Essential reste inchangé à 2 %, la prime de fidélité est par contre ramenée à 0,5 %, contre 0,8 % actuellement. Par ailleurs, le rendement global de son compte Fidelity subira également une diminution. Ce dernier sera raboté de 0,25 % : le taux de base passera de 0,75 % à 0,6 %, alors que que la prime de fidélité se montera à 1,7 %, contre 1,8 % actuellement. Prime de fidélité qui, comme on le sait pour les comptes d’épargne réglementés, n’est obtenue qu’après un an tandis que le taux de base est quant à lui acquis immédiatement.
BCE et bon d’Etat
Cette mauvaise nouvelle pour les clients de MeDirect s’explique bien évidemment par le cycle de baisse des taux dans laquelle s’est engagée la Banque centrale européenne (BCE) après avoir vaincu l’inflation. La gardienne de l’euro a déjà baissé à deux reprises ses taux directeurs depuis juin, et devrait, si pas la semaine prochaine, continuer dans cette voie au cours des prochains mois.
D’autres acteurs du marché pourraient-ils dès lors suivre le mouvement, à commencer par les grandes banques ? Certes, les grandes institutions bancaires sont moins sensibles que les plus petites, pour qui les dépôts pèsent lourd dans leur bilan. Il est vrai aussi que, si le taux de la facilité de dépôts offert par la BCE, là où les banques peuvent déposer leurs excédents de liquidités, se monte encore à 3,65 %, il devrait lui aussi redescendre, à mesure que la BCE desserre son étreinte monétaire et que l’inflation ralentit.
Et puis, n’oublions pas non plus la bataille du bon d’Etat. Une bataille que les poids lourds du secteur ont largement gagnée. Les 22 milliards sont revenus dans leurs comptes, ce qui rend peut-être aussi moins périlleuse l’annonce d’une baisse de la rémunération sur le livret.
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