Comment investir dans l’art? “Les copies peuvent avoir plus de valeur que les originaux”
Investir dans l’art peut vous rapporter 5,5 % par an. C’est ce que révèle le livre Investeren in stijl de Gertjan Verdickt, professeur d’économie financière à l’université d’Auckland. « Achetez toujours des œuvres d’art accompagnées d’un certificat », conseille-t-il. Verdickt énumère les choses les plus importantes que l’investisseur novice doit savoir.
De plus en plus, les gens combinent leurs loisirs et intérêts avec leur stratégie d’investissement. Ceux qui achètent les bons produits de luxe peuvent voir leur investissement prendre de la valeur chaque année. « Comme l’investissement dans l’or, par exemple, il s’agit d’une forme de répartition des risques », explique Gertjan Verdickt.
Depuis quand l’art est-il considéré comme un investissement ? Quel est son potentiel pour l’avenir ?
Gertjan Verdickt : “Je pense que tout le monde sait que l’art fait l’objet d’échanges depuis des centaines d’années et qu’il continuera bien sûr à faire l’objet d’échanges à l’avenir.”
Dans quelle mesure l’investissement dans l’art est-il accessible ?
“L’art, qui est un bon investissement avec certitude, est moins accessible qu’on ne le pense. Tout d’abord, il est difficile de se familiariser avec l’investissement dans l’art, car la plupart des publications n’abordent pas la question de l’investissement. En Belgique, il est facile de trouver une maison de vente aux enchères. De tous les investissements alternatifs, le commerce de l’art est de loin le plus liquide. Pour déterminer la valeur d’une œuvre, il est utile d’examiner les montants auxquels une œuvre (similaire) s’est échangée dans le passé.
Deuxièmement, il y a le prix élevé que vous payez pour l’art, qui devrait vous rapporter des bénéfices à l’avenir. Il s’agit en effet de montants de 50 000 à 100 000 euros qu’il faut débourser pour acquérir une oeuvre. Il faut également être prêt à investir à long terme. Les œuvres d’art sont échangées tous les neuf ans en moyenne. À titre de comparaison, une bouteille de vin achetée à titre d’investissement change de mains au bout de six mois en moyenne. La négociation d’œuvres d’art par le biais de fractions est plus accessible. Un exemple est Artex Global Markets, une sorte de marché boursier pour l’art. Vous pouvez ainsi acheter une partie d’une oeuvre de premier plan pour bénéficier du rendement.”
Quel est le rendement attendu et quels sont les risques ?
“Je parle d’un rendement annuel de 5,5% et cela s’applique en moyenne à tous les types d’objets et de styles échangés. Cela ne signifie donc pas que chaque style peut compter sur les mêmes rendements. L’art moderne est très sensible aux tendances, tandis que les œuvres classiques sont plus garantes d’un succès à long terme. N’oubliez pas non plus que les œuvres d’art doivent être conservées dans de bonnes conditions et qu’il est préférable de prendre une assurance.”
Donnez un conseil spécifique à ceux qui veulent commencer à investir dans l’art.
“Achetez toujours des œuvres d’art accompagnées d’un certificat. Le gouvernement permet aux artistes de vendre facilement leurs œuvres avec un certificat valide. Si un certificat manque, ce n’est généralement pas un bon signe pour ceux qui veulent investir.
Mon deuxième conseil concerne la différence entre les copies légitimes et les copies frauduleuses. Une copie d’une œuvre d’art n’est pas nécessairement sans valeur. Il est courant que les artistes fassent leur propre interprétation d’œuvres existantes. De multiples versions peuvent ainsi être créées. Selon une étude chinoise récente, dans de nombreux cas, cette nouvelle interprétation vaut même plus que l’œuvre originale, par exemple lorsque le second artiste est un nom plus connu. Quelle est donc la différence avec une copie frauduleuse ? Dans ce cas, le nom de l’artiste original est utilisé, comme s’il s’agissait de l’œuvre d’art originale.”
Pouvez-vous donner un exemple de chef-d’œuvre ? Et quels sont ceux qu’il vaut mieux laisser de côté ?
“En 2017, une œuvre de Léonard de Vinci, un portrait de Jésus-Christ, a été vendue aux enchères et a atteint 450 millions d’euros, commission comprise. Laissez les œuvres sans certificat, et l’investissement dans les œuvres classiques est plus sûr.”
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