Comment échapper à l’impôt caché !
Alors que les taux sur les livrets continuent à flirter avec le zéro, l’inflation atteint de nouveau 2% en Belgique. Une hausse des prix qui grignote la valeur de votre capital. Voici comment protéger votre patrimoine de l’inflation.
“Grâce à une inflation incessante, les gouvernements peuvent à l’insu de tous confisquer secrètement une part importante de la richesse de leurs citoyens”. L’affirmation n’est pas d’un opposant à la récente politique de la Banque centrale européenne (BCE) mais du célèbre économiste John Maynard Keynes en 1919. Cet impôt caché est toutefois particulièrement d’actualité alors que les mesures de la BCE ont amené les taux d’intérêt à des plus bas historiques, notamment pour soulager les finances des États endettés, et que l’inflation reprend de la hauteur.
Pourquoi l’inflation remonte ?
Après des années de baisse du prix des commodities et de sous-utilisation des capacités de production, “le rebond des matières premières et l’amélioration du marché de l’emploi devraient entraîner une hausse de l’inflation dans la plupart des pays développés, notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni” soulignent les spécialistes de BNP Paribas Wealth Management. L’Europe ne sera pas épargnée par l’accélération de la hausse des prix. Une tendance qui risque de perdurer alors que “les prévisions d’inflation à long terme ont d’ores et déjà été révisées à la hausse”.
Les actifs tangibles
Selon BNP Paribas Wealth Management, les actifs dits tangibles permettent “de garantir des rendements à long terme intéressants, de renforcer la protection d’un patrimoine contre l’inflation”. Derrière cette appellation, on retrouve tous les investissements concrets -que l’on peut toucher- comme l’immobilier direct (achat d’un bien), les terrains agricoles et forestiers ainsi que les métaux précieux, dont évidemment l’or.
Attention aux obligations
Parmi les placements financiers, la prudence est de mise par rapport obligations. L’accélération de l’inflation risque en effet d’entraîner une hausse des rendements à long terme sur les marchés (que l’on observe déjà), pesant mécaniquement sur le cours des obligations. La consigne est donc d’opter pour des stratégies de gestion obligataires alternatives. Les stratégistes de Belfius épinglent notamment les obligations à haut rendement, c’est-à-dire émises par des entreprises accusant un endettement plus lourd. En temps d’accélération de la croissance et de l’inflation, ce fardeau a tendance à devenir plus léger, limitant le risque de défaut de paiement (faillite) et permettant ainsi à l’investisseur d’obtenir des rendements supérieurs (jusqu’à 7-8%).
Conseils en actions
Pour le stratégiste en chef de Belfius, Jan Vergote, les actions sont le placement à privilégier alors que la croissance des bénéfices devrait s’accélérer et que les valorisations demeurent raisonnables. Mais on n’investit évidemment pas en Bourse de la même façon en présence de craintes déflationnistes et de résurgence inflationniste. Selon BNP Paribas Wealth Management, “les valeurs cycliques (ndlr : entreprises industrielles notamment) et financières devraient être les principales bénéficiaires” de la politique de relance économique, incarnée notamment par les réductions d’impôts et le plan d’investissement dans les infrastructures de Donald Trump. Les spécialistes recommandent également de sélectionner les sociétés présentant un important levier opérationnel, c’est-à-dire affichant d’importants frais fixes (et moins de frais variables directement liés au niveau d’activité). En période de conjoncture, cette particularité leur permet d’affiche rune hausse très rapide de leur rentabilité.
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