CGG et Fugro n’ont pas le choix
Comme pressenti, Technip a déposé une offre de rachat sur CGG qui a aussitôt refusé une proposition qui fait uniquement les affaires des actionnaires des 4 derniers mois. La marge de manoeuvre de la société apparait toutefois extrêmement limitée tout comme Fugro par rapport à la montée au capital de Boskalis.
Secteur sinistré
Confrontés à un recul de leurs marges, les groupes pétroliers ont lancé des programmes de réduction des coûts et des investissements depuis l’année dernière, une tendance appelée à perdurer au vu de la récente chute du prix du baril et de la surcapacité mondiale de production. Dépendant essentiellement des gisements en mer, CGG et Fugro sont de plus pleinement exposés aux déboires de Petrobras, englué dans des problèmes de financement et des affaires de corruption.
Problèmes financiers
Les résultats se sont rapidement dégradés, CGG affichant une chute de 22% de son chiffre d’affaires et de 74% de son profit opérationnel sur les 9 premiers mois de l’année. Hors dépréciations qui ont fait plonger ses résultats nets dans le rouge, Fugro affichait un plongeon de 72% de bénéfice d’exploitation au premier semestre. Cette détérioration est d’autant plus dommageable que les importants crédits bancaires des deux groupes incluent des avenants liés au taux d’endettement par rapport à l’excédent brut d’exploitation. Les deux groupes se voient donc contraint de renégocier avec leurs banques dans une mauvaise posture tout en devant continuer à trouver de nouveaux financements en raison de leurs flux de trésorerie libres négatifs.Reste à savoir jusque quand les institutions financières les suivront si les réusltats continuent de se dégrader.
Des prix bradés
En offrant 8,30 euros par action CGG, Technip propose une prime sensible par rapport au cours des dernières semaines mais profite surtout de la chute du cours. Il y a un an, CGG cotait encore près du double et le triple à l’automne 2012. De la même façon, Boskalis est monté au capital de Fugro (participation de plus de 15%) lorsque l’action a plongé jusqu’à moins de 10 euros contre un cours de plus de 40 euros jusqu’en juillet. La prudence de Boskalis et Technip s’explique évidemment par l’évolution des activités mais également par la crainte de mauvaises surprises au niveau des improtantes créances clients notamment. La situation financière difficile de CGG et Fugro ne leur permet par ailleurs pas de réellement riposter.
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